L’ancien leader du parti europhobe UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni), Nigel Farage, s’est rendu aux États-Unis pour soutenir Donald Trump dans sa course à la Maison Blanche. Il a invité les électeurs à se battre jusqu’au bout avant de fustiger la candidate démocrate, Hillary Clinton.
Nigel Farage n’aurait pu rêver d’un meilleur accueil outre-Atlantique : applaudi par plus de 10 000 supporters de Donald Trump, il a été introduit par le candidat républicain comme "l'homme derrière le Brexit, celui qui a dirigé brillamment le parti pour l’indépendance du Royaume-Uni". L’ancien dirigeant du UKIP s’est félicité de cet accueil sur son compte Twitter :
Thank you @realDonaldTrump for the tremendous introduction. Decent people can beat the establishment!https://t.co/5WVLDF8P7j
— Nigel Farage (@Nigel_Farage) August 25, 2016
("Merci Donald Trump pour cette incroyable introduction. Les gens honnêtes peuvent battre l'establishment!")
Battre Washington et faire taire les pronostics
Lors d’un meeting à Jackson, dans le Mississippi, Nigel Farage a invité les électeurs à "battre Washington" dont les dirigeants seraient "déconnectés" de la réalité des Etats-Unis. "Il y a des millions d’Américains ordinaires qui se sont sentis abandonnés, qui ont traversé des épreuves difficiles et qui ont l’impression que la classe politique à Washington est déconnectée", a-t-il affirmé. Avant d’ajouter : "Vous avez une formidable occasion avec cette campagne. Vous pouvez y aller et battre les sondeurs, vous pouvez battre les commentateurs et vous pouvez battre Washington".
Sur les traces du Brexit
Nigel Farage n’hésite pas à comparer la campagne électorale américaine à celle du Brexit. Donnés perdants dans les sondages, les défenseurs du camp du "Leave" l’avaient finalement emporté le 23 juin dernier. L’ancien dirigeant du UKIP pronostique un résultat similaire pour Donald Trump, pour l’instant à la traîne dans les sondages. "Tout le monde nous donnait perdants mais nous avons réussi. Nous avons fait du 23 juin notre jour de l’Indépendance, quand nous avons écrasé l’establishment", a-t-il déclaré.
"Je ne voterais pas Hillary Clinton, même si elle me payait"
L’ancien leader du parti UKIP a invité les électeurs américains à soutenir Donald Trump : "Si j’étais citoyen américain, je ne voterais pas pour Hillary Clinton, même si on me payait. En fait, je ne voterais pas pour Hillary Clinton même si elle me payait", a-t-il ironisé sous les applaudissements. En juin dernier, Barack Obama avait invité les Britanniques à voter en faveur du "Remain" et rappelé l’importance de l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne. Nigel Farage avait alors critiqué le président américain et estimé qu’il n’avait pas à se mêler de la politique britannique...
Voici un extrait vidéo de son discours, traduit en français ci-dessous :
"Oui, nous avons reçu la visite d’un certain Barack Obama. Mais il nous a pris de haut. Il nous a parlé comme si nous étions des moins que rien. À nous, l’une des plus anciennes démocraties du monde, il nous a dit que devrions rester dans l’Europe. Comme je l’ai critiqué et condamné pour cette déclaration, je ne ferai pas comme lui et ne vous donnerai pas de conseil de vote. MAIS je peux quand même vous dire ceci : si j’étais citoyen américain, je ne voterais pas pour Hillary Clinton, même si on me payait. En fait, je ne voterais pas pour Hillary Clinton même si elle me payait".
À un peu plus de deux mois de l’élection présidentielle, Hillary Clinton devance son rival Donald Trump de 12 points dans les sondages : la candidate démocrate est créditée de 45% des intentions de vote contre 33% pour le républicain.
Ce soutien inattendu est un juste retour d'ascenseur : Donald Trump avait qualifié de "fantastique" le résultat du référendum du 23 juin. "Je vois un parallèle avec ma campagne. Les gens veulent reprendre le contrôle de leur pays, ils veulent l'indépendance", avait-il déclaré lors d'un voyage en Ecosse au lendemain du vote.
Juliette Perrot et Charlotte Onfroy-Barrier, avec Lilya Melkonian