Selon le journal The Guardian, une des trois étudiantes britanniques parties rejoindre la Syrie en février 2015 aurait été tuée il y a quelques semaines. La famille de la jeune fille explique qu'elle souhaitait rentrer en Grande-Bretagne.
"On pense qu'elle a été tuée avant qu'elle ne puisse fuir. L'endroit où elle résidait aurait été détruit par un raid aérien en mai dernier" : c'est ce qu'a déclaré la famille de Kadiza Sultana, l'étudiante britannique qui a rejoint la Syrie en février 2015.
Le Bureau des Affaires étrangères britanniques a estimé "ne pas être en mesure de confirmer toutes ces informations en raison du conflit en cours mais croit que l'adolescente était à l'intérieur d'un immeuble résidentiel quand le bâtiment a été touché par une frappe aérienne d'un bombardier russe".
Selon The Guardian, l'écolière aurait été tuée à Raqqa, fief de l'organisation terroriste Etat islamique. En février 2015, elle avait quitté le quartier de Bethnal Green, à l'Est de Londres, avec deux camarades de classe. Elles avaient pris un avion à l'aéroport de Gatwick pour rejoindre la Turquie avant de rallier la Syrie en bus.
Un départ toujours inexpliqué
À cette époque, l'étudiante âgée de 16 ans fréquente la très réputée Bethnal Green Academy quand elle est attirée par la propagande de l'organisation Etat Islamique. Elle n'informe pas sa famille de sa volonté de partir en Syrie ni donne la moindre explication sur ses intentions. En décembre 2014, un lycéen de la même école était déjà parti pour la Syrie. Tous les élèves avaient alors été interrogés par les forces de l'ordre et un dispositif policier avait été installé aux abords de l'établissement. À Raqqa, Kadiza Sultana aurait été mariée à un jihadiste australien, tué lui aussi.
Regardez ce reportage que nous avions réalisé en février 2015, lors du départ de la jeune fille :
Sa famille était sans nouvelle depuis plusieurs semaines et ni les autorités turques ni les autorités britanniques ne semblaient être au courant de son plan de départ. Ce matin, sa soeur, Halima Khanom, déclare à la chaîne ITV : "Nous nous attendions à ça, au moins nous savons qu'elle est mieux là où elle est".
Le Royaume-Uni, terre de recrutement des jihadistes
Depuis le début de l'année, le nombre de Britanniques qui rejoignent les rangs de l'Etat Islamique ne cesse d'augmenter. Ils sont désormais 850, selon le gouvernement, en Syrie et en Irak. Le pays est le deuxième plus important contingent de jihadistes en Europe, derrière la France. Une centaine de Britanniques auraient été tués au cours de combats ou d'attentats suicides.
D'autres candidats au djihad - plusieurs centaines d'après The Guardian - ont été stoppés à la frontière britannique avant même qu'ils ne parviennent à rejoindre la Turquie.
De nombreux Anglais, ayant une grande connaissance des technologies et des réseaux sociaux sont recrutés par les équipes chargées de la propagande islamique. Celui qui avait été surnommé "Jihadi John" a, par exemple, été vu à de nombreuses reprises dans des vidéos de propagande avant d'être tué au cours d'un raid aérien.
Il y a quelques mois, une femme britannique décide aussi de joindre les rangs de l'EI avec son fils, âgé de 5 ans. Le garçon aurait été reconnu par son grand-père dans une vidéo de propagande dans lequel il affirmait : "Nous allons tuer le Kafir [en arabe, celui qui n'est pas croyant en l'Islam]".
Charlotte Onfroy-Barrier, avec Clément Le Goff