À partir du 23 mai, les bus londoniens seront habillés de publicités à la gloire d'Allah. La campagne est lancée par la plus grande association caritative musulmane du pays, Arabic Relief. À l'approche du Ramadan, elle espère encourager les britanniques à faire des dons pour soutenir les victimes de la guerre en Syrie.
Elles ne sont pas encore affichées mais divisent déjà. À la fin du mois, des publicités à la gloire d'Allah se multiplieront sur les 640 bus de Londres, Birmingham, Manchester, Leicester et Bradford où la communauté musulmane est importante. L'objectif de cette campagne : présenter l'islam sous un meilleur jour et encourager les dons pendant le Ramadan, qui commencera le 6 juin.
Le quotidien Times admet que ces publicités peuvent faire "froncer les sourcils" des chrétiens tandis que The Independent considère que cette campagne a une "résonance particulière", quelques jours après l'élection de Sadiq Khan à la tête de la mairie de Londres. Au vu de l'importance de la population musulmane dans le pays, elle semble pourtant constituer une simple coïncidence. Plus de trois millions de musulmans vivent aujourd'hui dans la capitale britannique, caractérisée par un multiculturalisme fort et une pluralité de religions.
La communauté chrétienne a rapidement réagi à cette annonce ; elle ne s'insurge pas contre cette publicité mais considère injuste cette autorisation. Et pour cause : en décembre dernier, les cinémas de la capitale avait refusé de diffuser un clip publicitaire d'une minute pour promouvoir son nouveau site internet JustPray et inciter les britanniques à prier.
Andrea Williams, directrice de l'association Christian Concern, a déclaré que "si nous autorisons cette publicité en faveur de l'Islam, nous devons aux Chrétiens plus de liberté pour s'exprimer". Aujourd'hui, c'est Simon Calvert, directeur de l'Institut chrétien, qui monte au créneau. Dans les colonnes du Daily Mail, il espère que cette publicité "indique le début d'une nouvelle ère d'expression de la foi chrétienne, qui est devenue persona non grata".
De son côté, la société Transport of London, qui possède les célèbres bus rouges, précise qu'elle interdit les publicités liées à un parti politique mais autorise celles qui font référence à la religion. Le premier ministre David Cameron et l'ancien maire de Londres, Boris Johnson, avaient jugé "ridicule" cette interdiction et rappelé l'importance de la liberté d'expression.
Charlotte Onfroy-Barrier, avec Loïc de La Mornais