Lancé il y a neuf semaines seulement, le quotidien The New Day publie aujourd'hui son dernier numéro. Le journal avait fait le pari de proposer des informations positives et optimistes. Mais les bonnes nouvelles ne font pas vendre. Selon son éditeur, Trinity Mirror - le groupe également propriétaire du Daily Mirror - la diffusion du journal reste insuffisante.
Hausse du chômage, catastrophes naturelles, faits divers : pour une partie du public, les médias accordent trop de place aux mauvaises nouvelles. Début février, Trinity Mirror décidait donc de lancer The New Day en adoptant une ligne éditoriale résolument positive. Le concept de la rédactrice en chef Alison Philipps : "en finir avec les informations terrifiantes pour les lecteurs, fournir une vision optimiste et positive de l’actualité et rester neutre politiquement". Le quotidien ne proposait pas d'éditorial comme le font les journaux traditionnels pour "se contenter d'annoncer des faits" et ne pas "imposer de point de vue aux lecteurs".
Un pari osé qui n'a pas su séduire les lecteurs. "Bien que “The New Day” ait reçu de nombreuses critiques positives et suscité un fort engouement sur Facebook, la diffusion du titre reste au-dessous de nos attentes ", a justifié son éditeur. Le quotidien ne disposait pas de site internet mais était présent sur les réseaux sociaux. Lancé gratuitement, le journal de quarante pages était vendu 50 pence (60 centimes). Les investisseurs n'ont jamais cru au succès de ce nouveau journal, le premier quotidien créé depuis 1986.
La crise de la presse n'a pas épargné les grands. Le 26 mars dernier, la rédaction de The Independent, annonçait la fin de sa version papier dont les ventes sont en chute libre. Le journal se concentre désormais sur sa version numérique. Même le Guardian, peine à trouver son modèle économique. Le célèbre quotidien publie près de 164 000 exemplaires par mois contre 300 000 en 2010. Malgré le succès incontestable de sa version numérique - le site internet du journal est le troisième site de journal de presse écrite le plus consulté au monde, avec 78,7 millions de visiteurs uniques par mois - seules les recettes publicitaires lui permettent de maintenir l'équilibre.
Charlotte Onfroy-Barrier, avec Loïc de La Mornais