Le 28 janvier dernier déjà, Stephen Hawking, le plus célèbre des scientifiques britanniques, prévoyait une fin de l’humanité imminente. Cette fois-ci, il avertit d’une catastrophe, moins grave mais à plus court terme : le brexit. Pour lui, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (UE) serait « un désastre pour la science. »
Génie incontesté de la science, il est sans doute l’une des personnes les plus intelligentes de tout le pays… L’astrophysicien né à Oxford en 1942 est doté d’un QI de 160, au même titre qu’Einstein ou Bill Gates. Si cette hiérarchisation est souvent contestée, il est pourtant la personne qu’il est bon d’écouter alors que les grandes figures du pays ne cessent de s’écharper
Dans une lettre ouverte rédigée dans le journal The Times, Stephen Hawking et 150 autres membres de la Royal Society avertissent d’un danger en cas de Brexit, et ce, pour plusieurs raisons.
Déjà, parce que l’augmentation du financement dans le domaine scientifique a permis à toute l’Europe de se développer, Royaume-Uni compris. Mais aussi parce que de nos jours, la Grande-Bretagne « recrute les meilleurs chercheurs de toute l’Europe continentale, notamment les plus jeunes qui ont pu obtenir des subventions de l’Union européenne et qui ont choisi d’emménager » explique Stephen Hawking dans sa lettre.
Si le Royaume-Uni sort de l’UE, les conséquences risquent d’être dramatiques. Le pays, qui est aujourd’hui capable d’attirer les plus grands talents d’Europe, risquerait de perdre grand nombre de ses scientifiques, limités dans leurs déplacements. Et ce serait « une catastrophe pour la science et les universités britanniques» conclut le chercheur.
L’investissement dans le secteur scientifique est un processus important sur le long-terme. « Pour la sécurité et la prospérité du Royaume-Uni et de ses infrastructures, la libre-circulation des scientifiques est vitale », selon le scientifique qui estime qu’il est primordial que la science demeure un marché libre.
Pour illustrer leur point de vue, les auteurs de la lettre prennent l’exemple de la Suisse. Le pays participe pleinement au financement de la science de l’Union européenne et pourtant ne dispose que d’un accès limité au fonds européen, en plus de connaitre de « nombreuses difficultés » pour attirer les jeunes talents dans les universités suisses.
En parallèle, Dr. Angus Dalgleish, professeur à l’Université de Londres, plaide pour une sortie du Royaume-Uni de l’UE. Porte-parole du collectif « Scientists for Britain » [Les Scientifiques pour la Grande-Bretagne], il confiait à la BBC [link] le mois dernier que son pays s’en sortirait bien plutôt bien en cas de Brexit.
« Nous défendons l’idée que si le Royaume-Uni sort de l’UE, cela ne représentera pas un désastre pour le financement et la collaboration [des scientifiques] comme beaucoup l’affirment. En vérité, nous avons bien plus à donner à l’Europe que nous recevons. En cas de sortie de l’UE, il nous sera plus facile d’économiser. »
Emmanuelle Rouillon avec Loïc de La Mornais