Regardez cette photo de mannequin trop maigre interdite au Royaume-Uni

Des jambes squelettiques, un buste osseux et un visage émacié: voici à quoi ressemble le mannequin qui pose pour la dernière campagne de la marque de luxe française Yves Saint Laurent.

Cette photo, publiée dans l'édition anglaise du magazine Elle, a été interdite par l'autorité de régulation de la publicité du Royaume-Uni, qui l'a jugée "maladivement maigre": «Nous considérons que le mannequin semble maladivement maigre sur cette image et concluons que cette publicité est irresponsable».

A l'origine, la photo avait été dénoncée par une lectrice du magazine. L'autorité a ensuite jugé que la pose du mannequin et l'éclairage de cette publicité attiraient particulièrement l'attention sur le buste où «l'on voit les côtes et les jambes du modèle qui apparaissent très maigres»

Ces dernières années, la publication de photos de mannequins trop maigres est dans le collimateur des autorités de surveillance de la publicité. Ces dernières estiment que ce genre de photos auraient un impact négatif chez les  adolescents, souvent très vulnérables. Ces publications déstabiliseraient les jeunes dont l'estime d'eux même est encore fragile et pourraient provoquer des troubles dans leur alimentation allant jusqu'à la boulimie ou l'anorexie.

Le service de santé public britannique NHS, affirme même que les admissions à l'hôpital pour troubles de l'alimentation ont doublé en trois ans. Une étude sur l'anorexie et la boulimie juge que "les troubles alimentaires sont souvent causés par des problèmes émotionnels, mais l'impact des médias sur les jeunes personnes vulnérables peut être dangereux".

Yves Saint Laurent et le magazine Elle ne se sont pas encore exprimés à ce sujet.

Début avril, dans une offensive contre les ravages de l'anorexie, les députés français ont voté l'interdiction du recours à des mannequins trop maigres au grand dam d'agences qui se disent victimes d'une «stigmatisation».

D'autres pays comme l'Espagne, l'Italie, la Belgique, le Chili ou Israël ont déjà pris des dispositions législatives ou réglementaires sur ce sujet.

Laura Kalmus, Sibylle Aoudjhane avec Loic de la Mornais