Le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian s'est rendu à Londres pour s'entretenir avec son homologue britannique Michael Fallon. Au programme des discussions : les accords de paix en Ukraine, le renforcement du partenariat franco-britannique en matière de défense et la lutte contre le terrorisme. Interrogé par France 2 Londres sur la stratégie à adopter contre Daech, le ministre a réaffirmé le refus de la France de reprendre le dialogue avec le président syrien Bachar Al-Assad. Depuis le début de la révolution en mars 2011, les services secrets français ont arrêté toute coopération avec les renseignements syriens.
Jusqu'en mars 2012, les services secrets s'appuyaient sur les renseignements fournis par la Syrie pour combattre les djihadistes français revenant sur le territoire. L'arrêt des relations diplomatiques entre la France et le régime de Bachar Al-Assad rend aujourd'hui impossible le recueil d'informations sur le parcours des djihadistes français sur le territoire syrien. Une situation moralement compréhensible mais qui agacerait la DGSE, selon un article de nos confrères de Marianne. Plusieurs experts de la lutte anti-terrorisme estimaient que l'apport des renseignements venus des services de Bachar Al Assad était indispensable pour pister et surveiller les djihadistes et donc, à terme, de protéger la France.
Aujourd'hui le ministre de la défense, autorité de tutelle des services secrets français de la DGSE, a été très clair sur ce choix cornélien:
"Bachar Al-Assad massacre son peuple depuis plusieurs années, il ne fait pas partie de la solution pour la Syrie. Nous n'avons pas à choisir entre un dictateur sanguinaire et une armée terroriste impitoyable. Les deux sont à combattre".
La France doit-elle reprendre la coopération du renseignement avec la Syrie ? Voir la réponse de Jean-Yves Le Drian ci dessous:
Sabrina Cicchini, Laura Kalmus avec Loïc De La Mornais