L’Écosse vote aujourd'hui pour déterminer si oui ou non, elle souhaite quitter le Royaume-Uni et voler de ses propres ailes. En ce jour historique, nous nous sommes intéressés à ce peuple souvent caricaturé, dont nous ne comprenons pas toujours la culture et les traditions. A bien y regarder pourtant, Écossais et Français ne sont pas si différents, la preuve en quatre exemples symboliques.
Un ennemi commun
On l'oublie souvent, mais l'ennemi héréditaire de la France n'est pas l'Allemagne. Les Français ont passé plus de temps à essayer de bouter les Anglais hors de France - ou à se lancer à la conquête d'une île imprenable - qu'à taper sur leurs cousins germaniques. Certes la guerre de 100 ans est loin derrière nous, et l'Entente Cordiale - ou l'alliance militaire entre ces deux pays pendant les deux guerres mondiales - a depuis instauré une paix de circonstance entre Londres et Paris. Mais il serait naïf de croire que l'anglophobie française est morte le jour où poilus et troupes britanniques ont pris les armes côte à côte. Aujourd'hui encore, les Anglais restent persuadés que les Français ne les aiment pas, et vice-versa.
Ce désamour, réel ou présumé, des Anglais est sans doute à ce jour ce qui rapproche le plus Écossais et Français. Pendant trois siècles, les relations amicales entre ces deux peuples étaient régies par l'Auld Alliance (vieille alliance), un pacte stratégique et militaire entre le royaume de France et le royaume d’Écosse. Les termes de ce traité ratifié en 1295 par John Balliol et Phillipe IV de France stipulaient que si l'un deux pays été attaqué par l'Angleterre, l'autre envahirait alors le territoire anglais.
Un modèle politique proche
Écossais et Français vantent régulièrement leur système de représentation et les valeurs démocratiques défendues au sein de leur parlement respectif. A l'heure actuelle, dans l'hémicycle écossais comme au palais Bourbon, le parti majoritaire est un parti social-démocrate, le PS en France et le parti indépendantiste SNP d'Alex Salmond pour l’Écosse.
Le même amour du service public
Le système de sécurité sociale britannique, le National Health Service (NHS), constitue un enjeu majeur du référendum en Écosse: les indépendantistes veulent le sanctuariser, inquiétés par les mesures d'austérité et de coupes budgétaires de Londres. Au Royaume-Uni, les soins sont essentiellement gratuits. Face aux menaces de réforme du système de santé publique britannique, les partisans du Oui estiment que l’indépendance permettrait de garantir ces avantages.
L’éducation est le second secteur public que les écossais ont a cœur de conserver gratuit et ouvert à tous. En France, l'éducation nationale est le premier budget de la nation.
La liste des ressemblances entre nos deux pays ne s'arrête pas là, on aurait pu bien sûr y ajouter notre amour commun pour le rugby ou le whisky. Ce qui est important est de savoir si ces similitudes entre nos deux pays joueront en la faveur de l’Écosse si elle obtient son indépendance, ou si Paris privilégiera l'Entente Cordiale avec Londres, si durement gagnée.
Elise Dherbomez avec Rebecca Suner