Situé au sud-ouest de l’Angleterre, le comté de Wiltshire a fait récemment parler de lui. La raison? Le fait que plusieurs policiers aient demandé des informations concernant les personnes s’étant procuré le numéro "des survivants" de Charlie Hebdo. Retour sur cet incident qui a eu des répercussions bien au-delà du comté.
Tout a commencé par une lettre publiée le 9 février par Anne Keat dans The Guardian. Dans cette dernière, la femme âgée de 77 ans a mis en garde les personnes souhaitant porter un des badges commémoratifs vendus par le quotidien. Après avoir demandé à son marchand de journaux un exemplaire de Charlie Hebdo, Anne Keat a en effet appris que ce dernier avait reçu la visite de la police lui demandant les noms des personnes ayant voulu se procurer le journal. Ce témoignage a suscité de nombreuses réactions sur le web, de la part des citoyens mais aussi de la part de la police.
Côté citoyens, beaucoup se sont déclarés “choqués” et “furieux”, notamment sur Twitter. Le journaliste du Times David Brown y a ainsi affirmé que “la police dépass[ait] les bornes”. Interrogée par The Guardian, Anne Keat a pour sa part expliqué qu’elle jugeait “ridicule” l’attitude de la police, mais qu’il n’y avait pas de quoi en faire toute une histoire.
Côté policiers, les excuses n’ont pas tardées. Ces derniers ont déclaré avoir agi dans le contexte tendu de l’après-attentat, et donc avec la volonté d’éviter la montée de tensions dans le comté. La police de Wiltshire s’est officiellement excusée auprès du public, et a affirmé qu’elle avait supprimé de son système les données récoltées sur les acheteurs en question.
Cette affaire intervient dans un climat qui reste tendu en Grande-Bretagne, plus de 10.000 musulmans britanniques ayant manifesté dimanche dernier à Londres contre les caricatures du prophète Mahomet.
Juliette Perrot, avec Loïc de La Mornais