Un début d’année difficile pour la famille royale. Après les accusations d’abus sexuels proférés contre le prince Andrew, la sortie cette semaine d’une nouvelle biographie non-autorisée du prince Charles sème le malaise à Buckingham Palace et à Clarence House, résidence du prince. "Charles : le coeur d’un roi", écrit par la journaliste américaine du Time Catherine Mayer, n’est pas qu’une énième accumulation de détails croustillants sur la vie sentimentale du futur roi d’Angleterre. Si la biographie nous apprend que le prince aurait sérieusement envisagé d’éconduire Diana devant l’autel ou qu’il n’aurait pas rencontré Camilla lors d’un match de polo, elle interroge surtout sur la capacité de Charles à régner...
On savait que Charles et Diana, ça n'avait jamais été le grand amour... Les révélations du livre de l'américano-britannique Catherine Mayer vont plus loin : la veille du mariage, à quelques heures de la cérémonie, Charles aurait crié à son aide de camp "je n'y arriverai pas, je ne peux pas le faire". "Ce n'est pas la fille simple que j'avais imaginé", aurait lâché le Prince, sous entendant qu'il découvrait la psychologie plus complexe de sa promise. La pression de la monarchie et son entourage l'auraient finalement fait rentrer dans le rang, affichant un bonheur de facade lors de ce mariage planétaire du 29 juillet 1981. Par le passé, d'autres biographies "non autorisées" avaient déjà annoncé que ce jour là Charles se serait marié avec des boutons de manchette gravés aux initiales de "CC", pour Charles et Camilla, dont il était déjà amoureux...
Pour être juste, d'autres biographies consacrées cette fois ci à Diana avaient fait état des mêmes questionnements chez la future princesse, qui elle aussi semblait avoir de sérieux doutes sur son amour.
D’après Catherine Mayer, la façon dont le prince envisagerait sa future fonction serait également source de tension entre lui et sa mère la reine Elizabeth. En effet, le prince Charles ne préparerait pas son accession au trône avec enthousiasme. L’héritier ne serait pas encore prêt à renoncer à son engagement public dans la lutte contre le réchauffement climatique, qui occupe une grande partie de son emploi du temps. Ce malaise, Buckingham le ressent. La Reine estimerait que l’engagement militant de son fils serait inconciliable avec son futur statut, dont le maître mot est impartialité.
Le palais de Clarence House s’est empressé de réagir aux informations publiées par Catherine Mayer. L’un des conseillers du prince a assuré que le prince comprenait “les limites nécessaires au rôle d’un monarque constitutionnel”.
La biographie évoque également “les relations importantes” que le prince Charles entretient au Moyen-Orient. Ces dernières années, celui-ci a effectué plusieurs voyages dans la région. Encore au mois de janvier, il assistait aux funérailles du roi Abdallah à Riyadh. Fin février, il effectuera une tournée au Moyen-Orient, passant par l’Arabie-Saoudite, la Jordanie, le Koweït et le Qatar. La biographie nous apprend que le prince aurait été un atout pour le ministère des affaires étrangères britannique. C'est d'ailleurs ce qui explique, selon Catherine Mayer, que ces voyages ne soient pas une partie de plaisir pour le prince. Il n’apprécierait par le fait d’être utilisé comme “un représentant de commerce” par l’industrie de l’armement britannique auprès de ces puissances. Là encore, l’entourage du prince s’est exprimé. Evoquant son prochain voyage dans la région, ses conseillers ont assuré que “l’objet de cette visite n’est pas la vente de matériel de défense et que les pays que le prince s’apprête à visiter sont des alliés importants du Royaume-Uni. Ce voyage aura pour but de renforcer les liens entre la Grande-Bretagne et ces Etats.”
L’entourage du prince a affirmé que l’ouvrage est un ensemble de “spéculations mal informées” et que l’auteur n’aurait eu que de brefs contacts avec le prince et son entourage. Catherine Mayer ne l'a certes rencontré qu'une fois mais a tout de même dîné avec lui.
Sabrina Cicchini avec Loïc de La Mornais