Estimée à plus de 180 milliards d'euros, la fraude fiscale orchestrée par la banque britannique HSBC est très relayée dans la presse anglaise. Les documents révélés par l'International Consortium of Investigative Journalists, et le Monde en France, impliquent notamment l'ancien patron de la banque, devenu ministre, et des peoples comme Phil Collins ou David Bowie.
Stephen Green se fait plutôt discret en ce moment. Nommé Lord en 2010, il a occupé les fonctions de directeur exécutif de la banque HSBC de 2003 à 2006, avant de devenir président du groupe jusqu’en 2010. Il était donc en fonction entre 2005 et 2007, période où la banque aurait, selon les documents révélés, aidé ses clients à cacher leur argent au fisc britannique. En 2010, Stephen Green a quitté HSBC. Il est ensuite devenu ministre d’Etat du gouvernement Cameron pour le Commerce et l’Investissement de 2011 à 2013. Il refuse actuellement de répondre à toute question concernant l’affaire “Swissleaks”. Le leader du parti travailliste Ed Milliband a réagit à cette affaire en déclarant sur Sky News que "le gouvernement doit dire pourquoi il a nommé Stephen Green ministre du Commerce, après que les services fiscaux aient eu connaissance des abus de la banque HSBC".
Des personnalités du show business sont aussi éclaboussées par cette affaire. Le nom de l'actrice britannique Joan Collins apparait également dans les documents, de même que ceux des chanteurs Phil Collins et David Bowie. Toutefois, cela ne signifie pas que ces personnalités aient voulu sciemment frauder le système. Le manager de Phil Collins a ainsi rappelé que le chanteur réside en Suisse et a donc parfaitement le droit d'avoir un compte enregistré dans ce pays. Le comptable de Joan Collins, pour sa part, a expliqué que sa cliente avait déposé en 1993 des fonds sur un compte en banque à Londres, avant de découvrir par la suite leur transfert en Suisse.
A noter que Richard Caring, magnat de la mode et propriétaire du select restaurant londonien The Ivy, est également concerné. Son cas est d'autant plus problématique qu'en 2005, il est ressorti de la banque de Genève avec 5 millions de francs suisses en liquide...
Sabrina Cicchini et Juliette Perrot, avec Loïc de La Mornais