Dans le quartier de Camden à Londres, les bancs ont une forme telle qu'ils sont supposés décourager les sans-domicile de s'y installer et les skaters de s'y amuser.
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, le district londonien de Camden n'y voit probablement pas d'objection. Il n'en va pas de même avec les skaters et les sans-abri. Dans ce quartier de la capitale britannique, les bancs ont été spécialement pensés pour empêcher les SDF de s'y assoupir. Ces derniers ne sont définitivement pas les bienvenus dans les rues de Londres : ils avaient déjà été les cibles de piques métalliques installées devant des immeubles et autres vitrines de la ville, afin de les empêcher de s'y installer.
Les bancs ont aussi été dessinés de telle sorte que les skaters ne puissent pas s'en servir comme aire de jeu. Il n'en fallait pas plus à leur communauté - particulièrement implantée dans cette partie de la ville - pour s'emparer de ce mobilier urbain original. Dylan Leadley Watkins et ses amis ont ainsi prouvé que malgré les efforts des autorités, qui se sont appliquées à commander des bancs aux angles inégaux pour freiner leurs élans et leur talent, il est possible de skater sur les bancs de Camden. Le quotidien The Guardian dévoile la vidéo de leurs exploits (lien ici). "Ce banc a été conçu pour n'être qu'un banc, expliquent ces as du skateboard. C'est amusant de skater sur quelque chose comme ça, particulièrement créé pour qu'on ne puisse pas y skater !"
Ce banc si singulier - un bloc de pierre clair dépourvu de surface plane, aux sièges inclinés dans différentes directions - est décrit outre-Manche comme le "parfait anti-objet". Car il est également supposé dissuader les deals de drogue (il n'y a ni fente ni fissure pour dissimuler des substances illicites), les vols à l'arraché (sa forme permet de garder son sac à main derrière ses jambes, et non à ses pieds) et l'abandon de déchets (les ordures peinent à s'y accumuler). Également utile à Londres : le banc ne retient pas l'eau après une averse. Mais n'en devient pas pour autant plus confortable...
Céline Schoen avec Loïc de la Mornais