L'ensemble de la presse britannique et les observateurs s'accordent pour dire que les "Murdochs" père et fils n'ont pas vraiment convaincu lors de l'audition fleuve à laquelle nous avons assisté ce mardi. Arrivé en voiture par l'une des entrées parking de ce bâtiment sans charme situé juste à côté de Westminster, Rupert Murdoch 80 ans, plutôt en forme, s'est tranquillement installé à cette table devant les 10 parlementaires de la commission 'médias'. Bien sûr, le "papivore" de l'info a su présenter ses excuses pour les nombreuses victimes d'écoutes téléphoniques pratiquées par son journal New's of the world, mais pour le reste il s'est montré avare d'explication. Le patriarche a dit avoir eu honte lorsqu'il a pris connaissance très récemment de ces pratiques ! Comment le croire lorsqu'on sait que le scandale a éclaté en 2005, qu'il y à eu des peines de prisons prononcées en 2007 notamment contre un ancien employé du groupe. La question lui a d'ailleurs été posée : savez-vous que certain chez vous ont fait de la prison ? réponse "je ne me souviens plus..." On a assisté à de longs silence de la part du père, tandis que le fils essayait de lui venir en aide.
Alors, bien sûr on pourra dire que le père n'était pas obligé de venir témoigner, lui qui est de nationalité australo-américaine et qui n'a donc pas obligation de se rendre à une convocation du parlement britannique. Mais il est aussi une vieille connaissance du Royaume-Uni et de ses premiers ministres : il a d'ailleurs rappelé avec beaucoup d'humour qu'il s'était rendu à plusieurs reprises au "10 Downing street" à l'invitation des services des premiers ministres successifs : Blair, Brown et Cameron... à chaque fois en passant par la porte de derrière pour éviter les photographes : voilà qui devrait épargner Cameron des critiques de l'opposition sur sa proximité avec le vieux Murdoch. Blair et Brown ayant eux aussi partagés quelques moments sans doute intéressés avec lui. Car il faut rappeler ici que jamais une élection ne s'est faite sans le soutien du journal 'The Sun', plus fort tirage du pays avec huit million de lecteurs et qui est propriété du groupe Murdoch.
Et si les Murdochs ont tenu à venir témoigner c'est surtout parce qu'ils n'ont pas perdu tout espoir de poursuivre leurs activités dans le pays.
Et c'est pour eux beaucoup d'argent...