Vie privée : doit-on envier l'exemple anglais ?

Ils ont été les premiers à donner des leçons à la presse française dans son traitement de l'affaire DSK sur le thème : "le tout Paris aurait dû dire et dénoncer ce qu'il savait" (d'abord au nom de quoi doit-on colporter ce que l'on croit savoir ? Et ensuite que savions-nous vraiment ?). Les journalistes britanniques ne sont pourtant pas au-dessus de tout reproche lorsqu'il s'agît de traiter de la vie privée des personnalités. A l'inverse, eux, ne se gênent pas, notamment dans le Daily Mail et le Sun, les deux quotidiens les plus populaires, de raconter les liaisons diverses des personnalités, ils s'autorisent d'ailleurs tellement de choses qu'ils en viennent à dire parfois n'importe quoi... A ce propos il est intéressant de voir que la presse britannique n'est tellement pas un exemple en la matière que les politiques se sont sentis obligés d'aller très loin en faisant adopter une loi en 2000 (Human Rights Act) qui limite considérablement le droit de la presse à traiter de tel ou tel aspect de la vie privée d'une personnalité. Aujourd'hui n'importe quel homme public peut saisir la justice afin qu'un juge prenne une 'injonction'. Il s'agît de limiter le champ d'action de la presse, lui interdisant par exemple de raconter que cet homme politique a eu une relation avec une jeune femme. La règle s'intitule le "gagging order" ce qui signifie le bâillonnement ! Doit-on vraiment s'inspirer d'une presse bâillonnée parce qu'elle est allée trop loin ?
Pour ne rien arranger l'affaire s'est compliquée récemment depuis que le nom d'un joueur de football connu a été révélé par Twitter ! Lui-même pensait être à l'abri en saisissant la justice et demandant une injonction à propos d'une relation qu'il avait eue avec une fille facile...Mais voilà c'était sans compter sur les millions d'informateurs que sont les internautes....
Désormais on se demande si cette loi n'est pas devenue obsolète...