Au terme d’une semaine intense de réunions pour tenter de convaincre les groupes de la soutenir, Ursula von der Leyen a été élue présidente de la Commission européenne le 16 juillet dernier par le Parlement européen. Mais avec une courte majorité : 383 voix, 327 contre et 22 abstentions. Soit seulement 9 voix au-dessus de 374, le minimum pour être élue. Quelques heures après son élection, Ursula von der Leyen a partagé ses premières impressions et répété ses priorités.
Son discours du matin, accueilli avec de forts applaudissements et axé sur l’enjeu climatique et sur une Europe plus sociale n’a pas suffi à convaincre bon nombre de députés.
Le vote, à bulletin secret, ne permet pas de savoir avec exactitude qui a voté pour et qui a voté contre. Sauf pour les groupes et les partis qui ont clairement exprimé leur position. Les Verts composés de 74 eurodéputés avait appelé à voter contre la candidate. Et ce malgré sa priorité affichée pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2050. Philippe Lamberts, co-président du groupe, a salué sa prestation mais est resté campé sur ses positions. Le groupe attend désormais des contreparties et notamment des postes au sein de la future commission. Dans une interview donnée au Soir, Philippe Lamberts a d’ailleurs réclamé quatre postes au sein de la Commission.
Le parti d’extrême-droite Identité et démocratie, où siègent les italiens de la Ligue du Nord et le Rassemblement national, n’a pas soutenu la candidate. Elle a d’ailleurs répliqué être « très heureuse de ne pas pouvoir compter sur leur soutien ». Le groupe d’extrême gauche (GUE) avait également appelé à voter contre Ursula von der Leyen.
L’ex-ministre de la Défense allemande n’aurait d’ailleurs pas obtenu cette majorité sans le soutien de certains partis eurosceptiques. La Mouvement Cinq Etoiles italien membre du groupe populiste (EFDD : Europe de la liberté et de la démocratie directe) avec sa délégation de 14 eurodéputés a annoncé son soutien à la candidate. De même, les 26 députés du parti eurosceptique droit et justice (Pis) polonais, membre du groupe conservateur (CRE) lui ont aussi apporté leurs voix.
Les socio-démocrates ont appelé à voter en sa faveur mais une douzaine de délégations nationales notamment française, belge et allemande n’ont pas suivi la consigne. Ses alliés de droite, le PPE (parti populaire européen), lui a apporté son soutien en grande majorité, malgré quelques réticences…Pour Nadine Morano le programme d’Ursula von der Leyen ressemble à celui d’Emmanuel Macron.
Elle doit désormais former son collège de commissaires en accord avec les Etat membres, qu’elle veut composé sur une parité homme-femme. Elle succédera en principe à Jean-Claude Juncker en novembre prochain.