A Bruxelles, les discussions en vue de signer un accord libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur (l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay) ont repris ce mardi 30 janvier. Mais la question agricole divise toujours autant.
Si cet accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur est conclu, ce sont au minimum 70 000 tonnes de boeufs latino-américains qui devraient arriver dans nos supermarchés. Malgré le scandale autour de la viande avariée au Brésil l'an dernier, l’Union européenne veut ouvrir un peu plus son marché aux exportations latino-américaines. En échange, elle exportera du vin, des produits laitiers et des véhicules en Amérique Latine.
L’inquiétude de la filière bovine
La Commission européenne est déterminée à conclure cet accord rapidement. Elle craint que les élections prévues en 2019 au Brésil viennent interrompre les négociations. Alors l’Europe veut aller vite, comme l’a déclaré Cecilia Malmström, la commissaire européenne au commerce : « Notre ambition est de conclure un accord commercial très ambitieux [...] dans les prochaines semaines », avant d'ajouter : « Notre but est de finaliser cela très rapidement car l'heure tourne ». Mais les éleveurs bovins trainent les pieds, surtout dans un contexte de baisse de la consommation de viande en Europe. La filière déjà en difficulté depuis quatre ans, s’inquiète de cette nouvelle association qui intervient à quelques mois après la signature avec le Canada de l’accord commercial CETA. Le secteur bovin traverse une crise profonde marquée par une baisse des revenus, une augmentation de l’endettement des agriculteurs et une baisse du prix au kilo de la viande.
En France, Emmanuel Macron avait indiqué vouloir « marqué une pause » dans ce partenariat pour protéger les agriculteurs français. Il a réitéré ses doutes. Pour le président français : « On ne peut pas prendre des accords qui favorisent un acteur industriel ou agricole à des milliers de kilomètres qui a un autre modèle social ou un modèle environnemental qui fait le contraire de ce que nous imposons à nos propres acteurs » a-t-il déclaré dans un discours aux agriculteurs français prononcé dans le Puy-de-Dôme.
« Nous devons fixer une date à laquelle nous recevrons la proposition de l’UE concernant certaines questions en suspens, notamment celles relatives à l’ensemble du volet agricole » a relevé le chef de la diplomatie paraguayenne, Eladio Loizaga. Une réunion devrait se tenir par la suite au Paraguay les 18 et 19 février 2018.