Dans une interview à la radio hongroise ce vendredi, Viktor Orban, a déclaré que son parti, le Fidesz, pourrait quitter le PPE (groupe centre-droit au Parlement européen). Il envisage notamment de se tourner vers le PIS polonais pour nouer une nouvelle alliance au Parlement européen . "Le débat pourrait s'achever avec le Fidesz prenant sa place non à l'intérieur mais à l'extérieur du Parti populaire", a annoncé le Premier ministre hongrois. « Si nous devons entamer quelque chose de nouveau, le premier endroit pour engager des discussions serait bien sûr en Pologne", a-t-il prévenu.
Le quotidien hongrois Magyar Nemzet, proche du pouvoir avait appelé jeudi le Premier ministre Viktor Orban à quitter de lui-même le Parti populaire européen. "Viktor Orban et le Fidesz devraient quitter le PPE et créer une alliance avec (le dirigeant d'extrême droite italien) Matteo Salvini, le Parti de la liberté d'Autriche (FPÖ) et le parti (Droit et Justice, PiS) au pouvoir en Pologne. C'est dans l'intérêt de l'Europe et de la Hongrie", estime le journal.
Cette déclaration intervient après la demande de suspension d'expulsion de Viktor Orban et de son parti (le Fidesz) formulée par 12 partis du groupe notamment les chrétiens-démocrates belges (le CDV flamand et le cdH francophone ainsi que le Parti populaire chrétien-social luxembourgeois (CSV) Kokoomus (Finlande) ou encore Nouvelle Démocratie (Grèce). Pour rappel, pour qu'un membre puisse être exclu du PPE, sept partis de cinq pays différents doivent demander son exclusion. La dernière campagne d'affichage attaquant directement le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a en effet provoqué de vives réactions au sein du PPE. Dans cette campagne, le Fidesz accuse notamment Bruxelles de soutenir l'immigration.
Le chef de file de la droite européenne Manfred Weber a posé mardi dernier plusieurs conditions pour que le Fidesz demeure membre du PPE. Parmi celles-ci, il a demandé des excuses de Viktor Orban et le retrait de sa campagne d'affichage. Il a aussi demandé que l'Université d'Europe centrale reste à Budapest. L'université s'était dite contrainte de quitter Budapest, Viktor Orban menant une campagne acharnée contre son fondateur, le milliardaire américain d'origine hongroise George Soros. Budapest a déclaré ne pas vouloir céder à l'ultimatum et n'entendait pas mettre fin à sa campagne d'affichage avant la date initialement prévue du 15 mars.
L’exclusion de Viktor Orban et de son parti sera discutée lors de l’Assemblée politique du PPE le 20 mars.