Dans un contexte de crise migratoire en Europe, le gouvernement danois a adopté plus de 67 mesures restrictives pour dissuader les migrants de venir au Danemark. Face à l’arrivée de 21 000 syriens, le royaume scandinave estime avoir fait sa part en matière d’accueil de « réfugiés » et de « migrants ».
Souvent cité comme exemple le Danemark a décidé de muscler sa politique migratoire sous la pression du Parti du peuple danois (PPD, extrême droite). Il a ainsi adopté une série de lois qui durcit le droit d’asile aux migrants, réduit les allocations aux nouveaux arrivants et qui restreint les règles en matière de regroupement familial. Si en 2014 il ne fallait que 6 mois pour obtenir un regroupement familial, aujourd’hui il faut attendre trois ans. En 2017, environ 2 800 migrants avaient demandé l’asile au Danemark.
Le premier ministre danois est très clair : l’objectif est de dissuader les migrants de venir au Danemark. Mais l’Europe et les ONG s’inquiètent de ces nouvelles lois qui pour certaines ne respectent pas les droits de l’homme. Par exemple, tout objet de valeur ou argent peut être confisqué pour financer l’accueil des migrants. Il s’agit d’un dispositif contraire aux « standards européens et internationaux de protection des droits de l’homme », s’indigne le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU. Pour l’opposition il est « raisonnable que l’Etat ne paie pas pour ceux qui peuvent le faire par eux-mêmes », conteste la ministre de l’intégration danoise, Inger Stojberg.
Malgré une baisse de 60% du nombre de migrants en 2017, comme l’indique le directeur exécutif de Frontex, Fabrice Leggeri lors d'une conférence de presse à Bruxelles, plusieurs pays remettent en cause la politique d’accueil et demandent un renforcement des frontières. Le Danemark avec ses mesures restrictives s’inscrit dans ce durcissement des politiques migratoires en Europe.