« Nous sommes toutes et tous contaminés par le glyphosate », alerte l’ONG Générations Futures. Cette molécule toxique est utilisée principalement comme pesticide par les agriculteurs, on la trouve par exemple dans l’herbicide Roundup commercialisé par Monsanto. L’ONG qui a analysé les urines de 30 personnes (toutes comptaient des résidus de glyphosate) est inquiète de la présence de ce pesticide chez l’homme. Pour François Veillerette, le président de l'association, « le taux de glyphosate devrait être à zéro, il n'est pas normal que les personnes aient dans leur organisme cette molécule de désherbant ». Pour rappel en mai 2016, les urines d’une cinquantaine de parlementaires européens avaient déjà été testées et présentaient également des traces de glyphosate.
En juin, la Commission européenne a prolongé l’autorisation de la substance de 18 mois sous certaines conditions d’utilisation en matière de pratiques agricoles, avec une attention particulière pour l’emploi de ce produit dans les parcs et jardins publiques.
La Commission européenne n'avait pas réussi à convaincre les Etats membres de renouveler la licence de l'herbicide, qui se terminait à l’été 2016. La France et Malte ont voté contre et sept pays se sont abstenus : l’Allemagne, Italie, Portugal, Autriche, Luxembourg, Grèce, Bulgarie, empêchant donc le renouvellement. Prochaine étape : une nouvelle décision concernant le glyphosate est attendue avant l’été ?
Par ailleurs, le 8 février, une « initiative citoyenne européenne » (Ice) contre le glyphosate a été organisée simultanément à Bruxelles, Paris, Berlin, Rome et Madrid par des organisations comme WeMove.EU et Greenpeace. Générations Futures affirme que la pétition a déjà recueilli 630 000 signatures dans l’Union européenne. Si le texte atteint le million provenant d'au moins sept États membres, la Commission devra ou non donner suite et déclencher une procédure législative dans les trois mois. Dans tous les cas, elle doit motiver sa décision.
Marine Meunier & Pascal Verdeau