Les 28 États-membres de l’UE réunis ce jeudi 9 novembre, ne sont pas parvenus à s’accorder lors d’un vote à Bruxelles, sur la durée du renouvellement du glyphosate. Alors que la licence de l’herbicide controversé expire le 15 décembre, la décision revient maintenant à un comité d’appel, qui devrait se réunir avant la fin du mois de novembre.
« Une majorité qualifiée n’a pas été atteinte, ni pour, ni contre le texte proposé », a indiqué la Commission européenne. Malgré l’aval de 14 pays de l’UE tels que le Royaume-Uni, l’Espagne, le Danemark ou la Hongrie, en faveur de la proposition de Bruxelles de renouveler pour 5 ans la licence de l’herbicide, neuf pays, dont la France, ont voté contre et cinq se sont abstenus. Le ministre français de la Transition écologique Nicolas Hulot s’est dit « fier », que la France, partisane d’un renouvellement pour trois ans, ait « tenu bon ». Aux côtés de la France, la Belgique, l’Italie, l’Autriche, le Luxembourg ou encore Malte ont voté contre le texte de la Commission européenne. L’Allemagne, en plein négociation de coalition, s’est pour sa part abstenue, de même que la Pologne, le Portugal ou la Roumanie.
Un comité d’appel fin novembre
La proposition initiale de la Commission était de reconduire l’autorisation pour 10 ans, après avoir obtenu le feu vert de l’Agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa). Mais Bruxelles a revu sa proposition à la baisse, devant les appréhensions de nombreux États-membres, ce qui n’a pourtant pas suffit à les convaincre. A court d’option, la Commission renvoie le texte devant un comité d’appel, qui fonctionne sur les mêmes principes que le comité d’experts réunis jeudi à Bruxelles, mais qui devrait se composer de représentants des États-membres d’un plus haut niveau politique. Si la réunion du comité d’appel ne parvient pas non plus à dégager une majorité claire, la décision finale reviendra alors à la Commission.
Le glyphosate représente 25% du marché mondial des herbicides. Dans l’UE, il demeure le pesticide le plus utilisé et les produits à base de cette substance génèrent un marché d’environ un milliard d’euros. Entrant dans la composition du Roundup du groupe Monsanto, il est très critiqué par les défenseurs de l’environnement. Plus d’un million de personnes ont récemment signé une pétition réclamant l’abandon du glyphosate.