La directive dite du "secret des affaires" a été adoptée à une large majorité par les députés européens : 503 votes pour, 131 contre, et 18 abstentions. Ce texte vise en priorité à protéger les entreprises, notamment leur savoir faire technique et commercial, mais aussi à favoriser l'innovation. Pour Constance le Grip, "il ne s'agit pas de mettre des rideaux opaques par plaisir, mais il faut que la recherche et l'innovation se fassent dans la sécurité et la confiance". Très vite pourtant, de nombreuses critiques émanant de syndicats, d'ONG, de journalistes ont interpellé les législateurs européens : le droit à l'information, à l'investigation, qui bouscule souvent les grands dirigeants d'entreprise sera-t-il préservé ? Au fil des mois, le projet de directive a donc été revisité, réécrit. La nouvelle mouture, qui ne reprend pas l'expression de "lanceur d'alerte" crée néanmoins des exemptions au secret des affaires : lorsqu'une personne agit pour protéger l'intérêt public général, elle ne peut être l'objet de sanctions. Cette avancée en matière de liberté d'expression constitue-t-elle un premier pas vers un statut européen des lanceurs d'alerte ? Oui affirme, Constance le Grip (PPE), rapporteur de la directive, c'est au contraire un recul, rétorque Pascal Durant pour les Verts, car ce texte "conforte l'opacité et a vocation à protéger le big business des grandes entreprises".