L'aéroport de Bruxelles teste le "tracker" de bagages

D’ici une quinzaine d’années, le trafic aérien et le nombre de voyageurs devraient doubler. Pour absorber cette augmentation, la plupart des aéroports internationaux, qui ne sont actuellement pas en mesure de la suivre, se muent en « smart airport », ou « aéroport intelligent ».

Lyon Saint-Exupéry a choisi un robot qui permet de placer au mieux les voitures des clients en fonction de leurs dates de départ et de retour. La machine permet de garer les voitures à quelques centimètres les unes des autres, et ainsi de réduire la superficie totale du parking. Au Etats-Unis, une compagnie aérienne permet à ses passagers d’embarquer plus rapidement avec un simple « selfie d’identité ». Une technologie qui exploite l’intelligence artificielle.

Cette ingéniosité numérique, l’aéroport de Bruxelles l’expérimente en ce moment avec le bTag. Le produit, une carte payante munie d’une puce électronique, permet aux voyageurs de traquer leurs bagages. A l’arrivée de l’avion, ils reçoivent par téléphone une notification leur indiquant l’estimation horaire et le numéro de tapis sur lequel ils pourront récupérer leurs valises. Dès que le bagage muni d’un bTag est déversé sur le tapis, son propriétaire est notifié une seconde fois.

Fini l’attente à un mauvais tapis et les minutes à imaginer sa valise perdue. Le principe peine encore à séduire. Peu de passagers acceptent de payer les 8€ que coûtent les deux badges. D’autant que le service ne fonctionne pas à l’embarquement au départ de Bruxelles (seulement aux arrivées), ni lors des transits. Une limite que l’aéroport explique : le service pourrait entrainer de nombreuses perturbations dans le cas où certains voyageurs sur-réagiraient en ne voyant pas leurs bagages partir avec eux.

Produits technologiques et de concurrence

Ces différentes technologies s’exportent peu. Car les aéroports internationaux se livrent une concurrence sans merci. Séparés par près d’une centaine de kilomètres, les aéroports de Lille ou Charleroi rivalisent sur de nombreux vols avec Brussels Airport. Et baisse des taxes aéroportuaires obligent, les aéroport réalisent désormais plus de la moitié de leur chiffre d’affaire grâce aux activité non aéroportuaires (commerces et boutiques qu’ils abritent).

Les nouvelles technologies leur permettent donc de se démarquer tout en servant leur modèle économique en pleine mutation. Elles récupèrent notamment des informations commerciales sur les voyageurs et leur envoient des incitations ciblées à consommer dans les boutiques ou restaurants de l’aéroport. Les données recueillies par les systèmes numériques ne servent pas qu’à des fins commerciales. Elles permettent également d’établir des prévisions d’affluence suivant des périodes de l’année, les grèves ou les travaux, donc d’ajuster à la hausse ou à la baisse l’usage du personnel aéroportuaire.

Luca Campisi et Valéry Lerouge