Le commissaire grec Margaritis Schinas, ancien porte-parole en chef de la Commission européenne, devrait prendre le portefeuille de commissaire à la « Protection de notre mode de vie européen » pour les cinq prochaines années. L’annonce de cette nomination a agité toute la salle de presse ce mardi 10 septembre.
Car ces termes sont traditionnellement utilisés, à Bruxelles, pour évoquer l’économie et le mode de vie des pays développés d’Europe. L’idée de « protection du mode de vie européen » est aussi régulièrement mise à profit lorsque le respect des libertés individuelles ou les modes d’agricultures raisonnées européens sont dits « menacés ». Or, Ursula von der Leyen, nouvelle Présidente de la Commission européenne, a expliqué ce mardi que Margaritis Schinas, se verrait attribuer les prérogatives de gestion des flux migratoires, de protection physique et culturelle des frontières européennes, etc. En d’autre termes, ce nouveau portefeuille au titre vague vient remplacer celui jusqu’à présent ouvertement dédié aux « migrations, affaires extérieures et de citoyenneté ».
De quoi faire bondir les responsables politiques de gauche et du centre européen. Ces derniers voient, dans l’intitulé des nouvelles fonctions commissaire Grec, une reprise, ou du moins, un « clin d’œil aux théories d’extrême droite » - comme celle du « grand remplacement ». Mais la Présidente se veut rassurante « notre mode de vie, c’est s’accrocher à nos valeurs, (…) La dignité humaine de chaque être humain est l’une des plus précieuses valeurs ». Pas sûre cependant que ces quelques mots viennent étouffer la polémique. Les auditions de Margaritis Schinas au Parlement européen risquent d’être houleuses. Les députés européens de gauche comme du centre pourraient rejeter la proposition de nomination du grec au collège des commissaires.