Glyphosate : quelle législation au niveau européen ?

Le Val de Marne veut interdire le glyphosate. Et ailleurs en Europe?

Cette semaine, Christian Favier, président PCF du Val-de-Marne a annoncé vouloir suspendre l’usage du glyphosate dans tout le département. Une première en France à cette échelle. La décision devrait cependant être retoquée par le tribunal administratif, comme c’est le cas régulièrement pour les arrêtés d’interdiction des pesticides pris par différents maires français.Dans l’hexagone, depuis janvier, la vente, l’achat et l’usage du glyphosate sont interdits pour les particuliers, comme pour les collectivités territoriales. Toutes les initiatives d’interdiction locale de produits phytosanitaires contenant du glyphosate concernent donc uniquement l’usage agricole.

Pour le moment, en Europe, seule l’Autriche a choisi, en juillet dernier, d’interdire totalement l’usage de l’herbicide. Le pays est certes déjà fortement orienté et sensibilisé à l’agriculture biologique ; cette dernière représente 24% des surfaces cultivées - soit la plus importante part dans les pays européens. Mais la décision repose avant tout sur le principe de précaution. Un argument inaudible du côté des syndicats agricoles autrichiens, qui dénoncent un acte « populiste »  opéré par les députés  « sur le dos des agriculteurs ».

Ces trois dernières années, des règles de limitation et d’interdiction du glyphosate germent pourtant dans toute l’Europe. Comme en France, l’Italie, la Norvège ou la Belgique ont instauré des mesures d’interdiction de l’usage du glyphosate par les particuliers. Mêmes les agriculteurs voient leurs usages des produits phytosanitaires encadrés et contraints à la diminution.

En Allemagne, le ministre de l’Environnement allemand a récemment annoncé vouloir interdire le glyphosate d’ici 2023. Une décision surprenante lorsqu'on se rappelle que c’est un de ces homologues, à Bruxelles en décembre 2017, qui a fait basculer le vote en faveur d’un renouvellement européen de la licence du glyphosate pour cinq ans et non trois.

A voir si ce changement de position de l’Allemagne, et les évolutions récentes que l’on observe à travers les pays de l’UE, influeront sur la prochaine négociation pour le renouvellement du glyphosate en 2022 à Bruxelles.