Bruxelles : Manneken-Pis n’urine (enfin) plus d’eau potable

Manneken-Pis était jusqu’à peu le moins écolo des jeunes Bruxellois. Le garçon de bronze de 55 cm consommait entre 1000 et 1500 litres d’eau par jour, à lui tout seul. Soit l’équivalent de la consommation de trois à quatre ménages.

C’est ce dont s’est rendu compte Regis Callens, technicien de la Ville de Bruxelles à la fin de l’année dernière. « On pensait que la fontaine était en circuit fermé et qu’elle ne consommait rien. Comme le compteur d’eau du Manneken-Pis est un compteur parmi 350 ou 400 autres, on ne faisait pas attention », explique-t-il à nos confrères du journal belge la Dernière Heure.

Depuis 400 ans, la célèbre fontaine à deux pas de la Grand Place de Bruxelles déversait en effet de l’eau potable pour les habitants de la capitale. Mais au XIXe siècle, les Bruxellois ont arrêté de s’y approvisionner après qu’une grille y a été installée, rendant la fontaine uniquement décorative. L’eau potable elle, continuait pourtant de se déverser. Jusqu’à il y a quelques jours, le « petit homme qui pisse » laissait donc s’échapper des milliers de litres d’eau claire directement dans les égouts.

S’en rendant compte, les services de la ville ont mis en place un dispositif pour fermer le circuit grâce à un système de gouttières et récupérer l’eau « urinée » par le garçonnet. « Nous avons trouvé une solution temporaire depuis quelques jours. Et nous cherchons un système pérenne et définitif pour régler le problème, sans abimer le patrimoine. Il est hors de question de détruire la fontaine Manneken-Pis », explique Benoit Ellings, Premier échevin de la Ville de Bruxelles au micro de la RTBF.

La découverte de ce gaspillage d’eau en pleine période de mobilisation pour le climat en Belgique a encouragé la municipalité à vérifier toutes les fontaines de la ville. Mais même s’il y a une volonté de mieux contrôler la consommation d’eau, certaines fontaines ne pourront jamais fonctionner en circuit fermé. "Installer un bac de récupération n’est pas possible pour celles qui se trouvent en sous-sol. Mais pour les autres, on va évidemment régler le problème", conclut Régis Callens.

Caroline Vanpée et Valéry Lerouge