Un panel de Bruxellois adopte une résolution au Parlement, qui doit encore être votée par les élus.
Le Parlement de la région « Bruxelles capitale » a lancé un appel à 8000 Bruxellois, tirés au sort dans l’annuaire, pour s’emparer d’un sujet du quotidien, sensible dans la capitale : la mobilité. 400 personnes y ont répondu, parmi lesquelles 40 ont été retenues pour représenter la population et plancher sur le projet « Make your Brussels mobility ».
Un regard extérieur bienvenu sur une question compliquée, comme le reconnaît leur président, Charles Picqué (PS). « C’est une opération dont on ne sort pas sans rendre des comptes, on ne peut pas ignorer les résultats de l’exercice, ils pourront venir nourrir l’élaboration du plan régional ».
Des propositions concrètes
Le bilan est positif pour les participants. Sans « contrainte électorale », sans « pressions », un des citoyens présents vante leur courage dont certains politiciens peuvent manquer : « Les mesures décidées par les participants sont beaucoup plus fortes que celles des politiciens qui ont tendance à être plus prudents, à tâter le terrain et a contenter un maximum de gens. Ils ont parfois peur de prendre des décisions qui peuvent faire mal. »
Les propositions sont concrètes, et les solutions proposées assez nombreuses. Dans la résolution approuvée à l’unanimité par le panel, il est question par exemple de « l'aménagement des trottoirs au profit de tous les usagers, aménager le plus possible les principaux axes de mobilité en réservant des sites pour chaque mode de transport, et réduire la largeur de l'espace dédié à la voiture dans les quartiers ». Comme dans un « vrai parlement », les débats ont été vifs, et certaines propositions loin de faire l’unanimité, notamment sur la question de la limitation de vitesse en ville à trente km/h.
Le dernier mot revient quand même aux députés
En dépit de la volonté affichée de faire concrètement participer les citoyens à la vie politique, le dispositif a ses limites. Les propositions ont elles une chance d’être entendues, voire d’être adoptées ? Rien n’est moins sûr, selon ce citoyen : « Le panel n’a pas d’autorité, la suite dépend de la manière dont les législateurs vont tenir compte de la résolution citoyenne et reprendre à leur compte les idées maitresses ».
Il est clair que la démocratie participative belge est en avance sur les initiatives françaises. Mais si la volonté d’inclure les Bruxellois dans le processus démocratique ne fait pas de doute, on peut légitimement se poser la question de l’utilité d’un panel citoyen. Pourquoi élire des députés représentants les citoyens, s’il faut faire directement appel à eux après ? La pertinence des élections doit elle être remise en cause ?
L’initiative n’en est qu’à ses débuts, elle a néanmoins séduit. Le parlement souhaite l’étendre à d’autres problématiques régionales.