La directive sur les travailleurs détachés, qui date de 1996, est au cœur des débats européens. Avec l’élargissement de l’UE aux pays d’Europe centrale et de l’Est, l’écart s’est creusé entre les niveaux de rémunération, et la directive a facilité le dumping social. Tous les Etats-membres sont d’accord quant à la nécessité de réviser la directive, mais difficile de trouver un terrain d’entente. Le clivage reste fort entre les pays de l’Est qui veulent une révision a minima ; ils ont déjà dégainé la procédure du « carton jaune » pour retoquer la première version du texte. La Commission « emploi » du Parlement européen vient de voter un texte, ce qui est un premier pas. Il doit encore être approuvé en séance plénière. Puis il devra être discuté avec la Commission européenne, dont le texte original diffère à la marge. Le document final devant aussi être entériné par les 28 chefs d’Etat et de gouvernement. Mais c’est l’une des priorités d’Emmanuel Macron.
Le débat est vif aussi sur l’opportunité d’intégrer ou non le secteur du transport routier de marchandises. Aujourd’hui, le secteur ressemble à une jungle sociale. Les transporteurs ont « délocalisé » de manière plus ou moins légale leur activité à l’Est, et beaucoup profitent de chauffeurs au salaire roumain ou bulgare qui roulent essentiellement dans l’ouest de l’Europe. Leur activité reste compliquée à contrôler.
L’Union Belge du Transport (UBT) a réalisé un "livret noir", une enquête très bien renseignée sur le dumping social dans le transport de marchandises et sur “La route slovaque”.
--> Enquête de l'UBT <--