C’est inédit. Ce mardi, la Commission européenne a officiellement rejeté le budget du gouvernement italien.
Après une lettre de rappel à l’ordre de la part de Bruxelles, la semaine dernière, à la suite de la présentation d’un budget 2019 non conforme aux exigences européennes, le gouvernement de Giuseppe Conte s’est obstiné. Dans sa réponse, il a annoncé ne pas vouloir réduire la dette publique, ni le déficit, et s’en remet, pour compenser, à une croissance économique espérée de 1,5%. Optimistes, les italiens, car leurs difficultés budgétaires ne sont pas minces. L’endettement national s’élève à 132% du PIB, et le gouvernement table sur un déficit à 2,4%, contre 0,8% promis par le gouvernement précédent.
Au-delà de l’inquiétude liée à ces chiffres peu convaincants, l’Italie s’est également mise en porte-à-faux avec ses engagements pris auprès des 27 l’été dernier. Le commissaire européen chargé de l’économie, Pierre Moscovici, avait pourtant déclaré en guise d’avertissement que « quand on appartient à l'Union européenne et quand on appartient en plus à la monnaie unique, on doit respecter un certain nombre de règles communes ». Rome a désormais 3 semaines pour proposer un budget d’avantage conforme aux règles communautaires, faute de quoi une procédure de « déficit excessif » pourrait être engagée. A terme, cela pourrait aboutir à des sanctions financières contre l’Italie, au risque de nourrir le ressentiment croissant des Italiens contre Bruxelles. La Commission européenne espère surtout que la pression politique des autres états membres, et la pression des marchés financiers pousseront le gouvernement Conte à mettre un peu d’eau dans son vin.