Les 28 états membres ont mis deux ans à établir leur liste noire des paradis fiscaux. Le 5 décembre dernier, le Conseil des Ministres des Finances publiait une liste qui paraissait déjà maigre, avec 17 pays. Et sauf surprise, ils devraient enlever jusqu’à 8 noms de la liste, dont le Panama. Un retrait rapide, qui peut surprendre, et inquiète déjà les ONG anti-corruption. Elles déplorent l’affaiblissement « de la crédibilité de la liste qui est en train de se vider ».
La rumeur a fuité après les déclarations d’un responsable européen, qui a gardé l’anonymat : « Sauf accident, les ministres des Finances de l'UE devraient sortir de la liste noire le Panama, la Corée du Sud, les Émirats Arabes Unis, la Tunisie, la Mongolie, Macao, Grenade et la Barbade ».
Pierre Moscovici, Commissaire européen à la fiscalité, se défend : « Une petite dizaine de pays tiers inscrits sur la liste noire ont adressé des engagements supplémentaires ». « C'est bon signe, puisque l'objectif d'une liste c'est bien d'en sortir et pour en sortir il faut que vous régliez les problèmes qui sont identifiés ».
La liste, qui comptait initialement dix-sept pays, ne devrait plus en contenir que neuf après la réunion des ministres des finances européens prévue le 23 janvier à Bruxelles.