Il était muet depuis trois jours. Carles Puigdemont, président déchu de la Catalogne, a tenu aujourd’hui une conférence de presse pour s’expliquer sur les raisons de sa venue en Belgique. Ce sont près de deux cents journalistes amassés dans le « Press Club » de Bruxelles qui sont venus interroger l’indépendantiste catalan.
Il avait quitté Barcelone la veille en voiture, direction Marseille, pour enfin prendre un avion direction la Belgique. Le dirigeant catalan nie être venu chercher l’asile politique dans le pays, il est venu plaider la cause de la Catalogne dans « la capitale de l’Europe », en exhortant la communauté internationale à réagir. "Je ne suis pas ici pour demander l'asile politique. Ce n'est pas lié à la Belgique, mais à l'Europe. Il n'y a aucun lien avec la politique belge. Il est question de pouvoir agir ici en liberté et en sécurité", a déclaré le président catalan destitué. "Nous n'allons pas échapper à l'action de la justice. Nous ne voulons pas négliger notre responsabilité face à la justice". Il a également réagi à sa possible incarcération : « Nous voulons mettre aussi en évident la politisation de la justice espagnole, et l'absence d'impartialité », en écho aux propos de Theo Francken, le secrétaire d’Etat à l’asile et à la migration, sur l’accueil probable de C. Puigdemont en Belgique. Enfin, il a appelé le gouvernement espagnol à donner un "engagement clair" vis-à-vis du scrutin qui se tiendra le 21 décembre prochain en Catalogne. "Nous, nous allons respecter le résultat des élections qui ont été convoquées pour le 21 décembre, quel que soit le résultat. Mais le gouvernement espagnol respectera-t-il le résultat ?"