La coalition centriste au pouvoir en Autriche a présenté un projet de prime à la création d'emploi pour des salariés "locaux". Objectif : limiter le recrutement de travailleurs détachés d'autres pays de l'Union européenne.
La mesure initiée par le chancelier social-démocrate Christian Kern, prévoit de diviser par deux les charges des entreprises durant 3 ans sur des créations de postes réservés à des travailleurs et demandeurs d'emploi résidant en Autriche plutôt qu'à de nouveaux entrants sur le marché du travail national.
Une préférence nationale compatible avec le droit européen ?
Cette disposition, que le gouvernement veut appliquer à partir de juillet, cible directement la directive européenne sur les travailleurs détachés venus d'autres pays de l'UE, que l'Autriche - comme d'autres pays - critique pour tirer les conditions de travail vers le bas. Le pays, confronté à une progression de l'extrême droite qui défend une priorité de l'emploi aux nationaux, s'est récemment saisi de la question des travailleurs détachés accusant les pays d'Europe de l'est de bloquer une réforme de la directive qui vise à limiter le dumping salarial. Cette mesure est-elle compatible avec le de l'Union européenne ?
L'Autriche, pays de 8,7 millions d'habitants longtemps habitué au plein emploi, connait une tendance à la hausse du chômage, actuellement à 10,6% selon la norme nationale et 5,7% selon la norme de l'UE. Selon le gouvernement, 180.000 travailleurs non résidents sont employés en Autriche. La prime à l'embauche vise à créer 160.000 emplois pour un budget de deux milliards d'euros.