Après Angela Merkel à la tête de la CDU, l’autre grand parti allemand va aussi être présidée par une femme. Andrea Nahles a été élue hier à la tête du SPD. Les deux plus grandes formations politiques d’Allemagne sont désormais dirigées par des femmes, alors que deux autres petits partis sont eux aussi co-dirigés par des femmes, les Verts, et Die Linke (gauche radicale). Mais la tâche d’Andrea Nahles s’annonce difficile. Le parti social-démocrate est mal au point, toujours au plus bas dans les sondages, après avoir accepté, au prix d’un débat interne houleux, de gouverner à nouveau avec la CDU. Son score, 66,4%, est le plus mauvais score obtenu depuis Oskar Lafontaine en 1995, signe que des divisions importantes traversent toujours le parti. Andrea Nahles a donc fait hier devant les délégués réunis à Wiesbaden, un discours axé sur la remobilisation, avec une volonté de renouer avec les thèmes traditionnels du parti: « beaucoup d’ouvriers ne se sentent plus soutenus par la classe politique. Si nous ne les représentons pas, qui va le faire ? », a-t-elle lancé. Mais cela peut ressembler à un voeux pieu, tant le SPD a du mal à trouver un positionnement clair, cette ligne ambiguë étant renforcée par la participation à cette Grande Coalition. La FAZ ce matin est d’une grande sévérité pour les sociaux-démocrates et leur cheffe: « Andrea Nahles est désormais en charge d’un parti divisé qui semble se diriger vers l’auto-destruction ». Autre titre de la presse de droite, la Bild juge que « ce congrès du SPD n’augure rien de bon pour l’Allemagne. Rien de bon ne va en sortir pour la Grande Coalition, pour la chancelière Merkel, ou pour le SPD. Le parti est toujours profondément divisé. Cela va être dur pour Nahles de tenir la boutique. Elle peut laisser de côté l’idée d’être chancelière en 2021.

La CDU veut briser le monopole de Facebook

La pression sur Facebook est de plus en plus grande en Allemagne. Après le vote d’une loi très stricte sur la diffusion de propos haineux sur Internet, qui expose Facebook et les autres à de très lourdes amendes, la CDU veut aujourd’hui lutter contre la position jugée monopolistique du réseau social américain. Facebook serait devenu trop gros pour que les autres offres aient une chance de percer, selon le parti de la chancelière. Exemple, cité par le responsable du numérique à la CDU dans la Bild de ce matin: « à l’école, tous les élèves communiquent grâce à WhatsApp, une filiale de Facebook », ceux qui n’y sont pas inscrits sont de facto exclus. La CDU propose donc que les utilisateurs inscrits à d’autres réseaux sociaux puissent communiquer avec les utilisateurs de Facebook, sans restriction. Cela veut dire faire des demandes d’amis, voir des photos et des vidéos, échanger par messagerie. En somme, donner à tout le monde les mêmes droits que pour les abonnements de téléphones portables, qui permettent à chacun d’échanger, quelque soit l’opérateur choisi.

En bref, les Blitzactus

La baisse historique a été révélée hier par la Welt Am Sonntag: en 2017, la délinquance a enregistré un recul de 9,6%, soit la plus forte baisse depuis 1993, avec 5,76 millions de délits recensés. Principales raisons: la baisse de l’immigration et des délits associés, mais aussi la lutte contre les vols.
///
Le groupe irlandais Smyths Toys va racheter les 93 magasins « Toys R us » d’Allemagne, d’Autriche et de Suisse, en reprenant l’ensemble du personnel.
///
Il n’y aura pas d’ébats sexuels sur les ronds-points ! C’est ce qu’on promis les élèves de terminale de Ringsaker, en Norvège, après la demande du responsable du service national de la voirie. Le défi était traditionnellement lancé dans le cadre des célébrations de la dernière année de lycée.

Bonne journée !

Toute l'équipe du bureau de Berlin.