Enfin la fin de la crise politique ? [revue de presse 02/03]

L’Allemagne se désespère d’avoir un nouveau gouvernement, la crise politique s’éternise mais elle va très certainement trouver son épilogue ce dimanche ! Dans la matinée devraient être annoncés les résultats de la consultation organisée auprès des militants SPD. S’ils disent oui au contrat de grande coalition signée par la direction de leur parti avec la CDU, la voie sera libre pour la constitution d’un gouvernement Merkel IV, et la chancelière devrait être élue par les députés du Bundestag lors d’une séance extraordinaire qui pourrait avoir lieu le 14 mars prochain. Mais les adhérents sociaux-démocrates peuvent aussi dire non, le résultat sera sans doute assez serré, et le pays risque alors de s’enfoncer dans une crise politique inédite. Il y aura alors deux possibilités: la convocation rapide de nouvelles élections, ou la constitution par Angela Merkel d’un gouvernement minoritaire, ce qui serait du jamais-vu en Allemagne depuis la fin de la guerre. Ce deuxième scénario pourrait ne durer que quelques mois, croyait savoir la Bild récemment. La direction de la CDU aura échafaudé ce plan B: tenir jusqu’à la mi-octobre et les élections régionales en Bavière, qui pourraient être couplées avec un nouveau scrutin fédéral. A la veille de ce week-end décisif, le dernier « Deutschlandtrend », le baromètre politique réalisé par la première chaine publique ARD, n’est pas passé inaperçu. Il montre que 66% des sympathisants SPD sont en faveur d’une nouvelle grande coalition. Et si la grande coalition échoue, 52% des sondés se disent en faveur de nouvelles élections, 45% pour un gouvernement CDU minoritaire. Dans les intentions de vote, la CDU prend un point, à 34%, toujours loin devant le SPD (18%, +2). Mais c’est l’extrême-droite qui semble vraiment profiter autant de cette situation, à 15%, au plus haut depuis un an.

Des hackers russes au coeur des réseaux du gouvernement allemand

C’est une attaque sans précédent, et elle était toujours en cours hier. Des hackers ont réussi à infiltrer les réseaux de plusieurs institutions gouvernementales, dont le ministère de la Défense et celui des Affaires étrangères. Selon plusieurs médias allemands, cette attaque informatique serait l’oeuvre du groupe russe dénommé « Snake ». Aussi connus sous le nom de « Turla » ou « Uruburos », ils seraient liés aux renseignements russes et s’attaquent de préférence aux ministères, mais peuvent aussi s’en prendre aux ambassades ou aux installations militaires, selon Der Spiegel et DPA. Sans nommer la Russie, le ministre de l’Intérieur a indiqué qu’il s’agissait d’une «  attaque techniquement ambitieuse et préparée depuis longtemps », un « événement grave », qui « confirme ce que nous savons déjà : divers acteurs menacent, pour différentes raisons, la sécurité informatique » de l’Allemagne. Les renseignements allemands redoutaient des cyberattaques l’an passé susceptibles de perturber les élections législatives du 24 septembre. Ils ont en outre accusé à plusieurs reprises les services secrets russes de mener des campagnes internationales d’attaques informatiques à des fins d’espionnage et de sabotage, notamment en 2015 contre le Bundestag, la chambre des députés. Mis en cause, Moscou a démenti avoir joué le moindre rôle. L’attaque visant cette fois plusieurs ministères est d’une ampleur plus importante car les réseaux informatiques internes du gouvernement sont censés être beaucoup mieux protégés que ceux du Parlement.

En bref, les Blitzactus

La soupe populaire de la ville de Marl a décidé de ne plus accepter d’hommes seuls comme bénéficiaires. Il n’y a pas de « racisme » dans cette décision, a expliqué la responsable, les Allemands comme les étrangers étant concernés. Mais après la décision de la soupe populaire de Essen de ne plus accepter de nouveaux bénéficiaires étrangers, cela montre combien ces organisations sont sous pression en ce moment.
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L’ancienne gloire du tennis allemand Boris Becker, criblé de dettes, a retiré hier à la veille de l’audience sa plainte contre un ancien manager qui lui avait prétendument dissimulé des revenus issus de contrats publicitaires
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Il a fait beau, très beau même à Berlin depuis le début de l’hiver. La capitale affiche un record d’ensoleillement avec 200 heures cumulées, beaucoup plus que la moyenne constatée en Allemagne, 170 heures.

Bonne journée !

Toute l'équipe du bureau de Berlin.