Gouvernement: Merkel a-t-elle un plan B ? [revue de presse 23/01]

Le congrès de Bonn va laisser des traces au SPD. Le parti social-démocrate a affiché au grand jour ses divisions, et si les délégués ont dit oui à une nouvelle grande coalition, la majorité est trop courte (56%) pour faire taire définitivement les voix critiques. Alors qu’ont débuté hier les premières sessions de négociations formelles avec la CDU, Martin Schulz pourrait désormais être tenté de durcir le ton face à Angela Merkel, afin de ressouder sa base, convaincre les opposants ou les indécis. L’enjeu est important car les 440.000 militants du SPD devront se prononcer in fine sur le contrat de coalition. Mais comment Angela Merkel va-t-elle réagir à cette nouvelle donne ? En tacticienne, comme d’habitude, répond ce matin la Bild. Le quotidien populaire cite des sources proches de la chancelière, expliquant que celle-ci a désormais échafaudé un plan B. Bien décidée à ne pas trop céder aux sociaux-démocrates, elle semble prête à prendre le risque que les négociations échouent. Dans ce cas, la CDU formerait un gouvernement minoritaire. Jamais depuis l’après-guerre l’Allemagne n’a connu une telle situation, et cette hypothèse avait été jusqu’ici balayée par la chancelière. Mais celle-ci a conscience que les Allemands s’impatientent face à cette crise politique interminable, et que le SPD a perdu beaucoup de crédit en tergiversant. Par ailleurs, toujours selon la Bild, ce gouvernement minoritaire ne serait que provisoire: « cette équipe ne resterait en place que le temps de préparer de nouvelles élections, qui pourraient avoir lieu en même temps que le scrutin régional en Bavière, le 14 octobre prochain ».

Le juge, l’islamiste et le crucifix


Un islamiste afghan est jugé en ce moment au tribunal de Miesbach, en Bavière, pour avoir menacé de mort un compatriote converti au christianisme. Mais ce n’est pas tant le fond de cette affaire qui retient l’attention, que la décision du juge à l’ouverture du procès: il a fait décrocher le crucifix qui était dans la salle d’audience. La raison ? Le prévenu ne doit pas, selon le magistrat, croire qu’il y a « une guerre sainte entre chrétiens et musulmans. ». Ce geste fait hurler la Bild, qui s’exclame en titre:  « raccrochez le crucifix, monsieur le juge ! ». « C’est un mauvais signal », renchérit dans les colonnes du quotidien l’ancien président de la région bavaroise, Edmund Stoiber. Le magistrat se défend: « je me suis demandé comment faire pour que le prévenu ne récidive pas ? La croix l’aurait seulement incité à commettre d’autres actes anti-chrétiens ». Et Il ne va pas raccrocher le crucifix dans la salle d’audience à la fin de procès, il préfère le mettre désormais « dans le couloir ».

En bref, les Blitzactus

L’Allemagne a battu son record d’embouteillages l’année dernière. Le groupement d’automobilistes ADAC en a dénombré 723.000. L’une des causes principales est la multiplication des chantiers de rénovation, le réseau routier étant globalement dans un état déplorable, suite à des années de sous-investissements.
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En général, quand le garagiste vous annonce qu’il va faire un « petit essai » de la voiture à l’issue des réparations, c’est pour faire un tour du pâté de maison. A Hanovre, un mécanicien indélicat a emprunté la voiture d’une cliente pour faire… 3000 kilomètres et aller en Pologne. Il s’est fait démasqué après avoir été flashé sur la route à 119 km/h dans une zone limitée à 60.

Bonne journée !

Toute l'équipe du bureau de Berlin.