L’avenir de la grande coalition en suspens [revue de presse 17/01]

La Grande coalition va-t-elle vraiment voir le jour ? Malgré l’accord conclu vendredi dernier entre Angela Merkel et Martin Schulz, rien n’est encore fait. Une étape essentielle va en effet se jouer ce dimanche lors du congrès extraordinaire du SPD à Bonn. Les délégués sociaux-démocrates doivent dire s’ils approuvent ou non ce pré-accord. Et déjà, certaines fédérations ont donné le ton: la direction de la fédération berlinoise a ainsi voté contre, par 21 voix contre 8. DE mauvaise augure pour Matin Schulz, même si son entourage se veut confiant: ces votes négatifs concernent des petites fédérations, les plus grosses devraient plutôt pencher pour le oui, comme celle de Rhénanie-du-Nord-Westphalie qui compte 144 délégués. Reste que le parti est profondément divisé, et beaucoup sont encore indécis, rendant l’issue du vote de dimanche plus qu’incertaine. Parmi les opposants les plus virulents à une nouvelle grande coalition, les jeunes sociaux-démocrates font de plus en plus de bruit. « Ce visage poupin veut faire tomber Merkel ! », titre ce matin la Bild avec une photo de Kevin Kühnert, le chef des Jusos, l’organisation des jeunes du SPD. Kühnert revendique un fort soutien de la base, il a aussi démontré ses capacités de conviction. Samedi dernier, lors d’une réunion des élus locaux du Land de Saxe-Anhalt, il a débattu avec le ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, partisan du oui. Un vote a ensuite été organisé: le non à la grande coalition l’a emporté d’une voix, 52 contre 51… Pour la Bild, « Martin Schulz et Andrea Nahles, la chef du groupe SPD au Bundestag et ancienne dirigeante des Jusos, sont inquiets, ils doivent prendre ce visage poupin autant au sérieux qu’Angela Merkel. »

Moins de réfugiés, moins d’expulsions: le bilan 2017

Ils ont été 186.664 très exactement. Soit le nombre de demandeurs d’asile arrivés en Allemagne l’année dernière, selon les chiffres publiés hier par le gouvernement fédéral. Près de 50.000 sont originaires de Syrie, le plus gros contingent, loin devant les Irakiens, les Afghans et les Erythréens. Après 890.000 en 2015, 280.000 en 2016, ce chiffre correspondant à l’objectif fixé par l’accord SPD-CDU, qui évoque une fourchette maximale de 180.000 à 220.000 réfugiés que l’Allemagne peut accueillir chaque année. Mais, moins que ce chiffre global, deux autres points ont retenu l’attention: les recours engagés par les demandeurs d’asile déboutés et les expulsions. Les services de l’immigration ont traité près de 600.000 demandes en 2017, et rendu dans 43,4% des cas une décision positive. Quasiment tous les déboutés ont engagé des recours devant les tribunaux, avec un taux de succès de 23% en moyenne. Et cela a une conséquence très visible: l’engorgement des tribunaux allemands. Dans le même temps, les autorités ont procédé à 26.000 expulsions, soit 2.000 de moins par rapport à 2016. C’est moins aussi que les retours volontaires. Près de 30.000 migrants ont accepté de retourner dans leurs pays d’origine.

En bref, les Blitzactus


Les résidents d’une maison de retraite de Cologne se sont vus signifier que l’organisation de leur traditionnel bingo était illégale, car elle ne respectait pas la législation sur les jeux d’argent. Ils ont tout de même obtenu une licence provisoire de trois mois.
///
Plus de 91.000 sanctions ont été prononcées contre des allocataires de minimas sociaux (Hartz IV) en septembre dernier, selon des chiffres publiés hier par le Job Center. C’est un record depuis 2013. La plupart des sanctions concerne des manquements dans le respect des convocations.
///
Il s’appelle Steven et est l’heureux propriétaire d’une paire de baskets, dont la particularité est d’être équipée d’un titre électronique de transport pour emprunter le réseau berlinois. Fruit d’une coopération entre la RATP berlinoise et Adidas, cette basket éditée à 300 exemplaires coûte 180 euros la paire. La vente a débuté hier est s’est terminée à 14 heures quand tout le stock a été épuisé.

Bonne journée !

Toute l'équipe du bureau de Berlin.