Il a pourtant dit non. Plusieurs fois. Martin Schulz, patron du SPD, veut rester dans l’opposition et ne pas participer à une nouvelle grande coalition. Mais après l’échec de la coalition « Jamaïque », la pression n’a jamais été aussi forte sur les épaules de l’ancien candidat à la chancellerie. Selon la Bild, près de trente députés SPD ont émis des doutes sur cette stratégie lors de la dernière réunion du groupe. Beaucoup demandent à leur chef de se montrer ouvert à la discussion lorsqu’il verra le président de la République fédérale demain. Pour la FAZ, « le temps du SPD est venu. Martin Schulz et son parti peuvent montrer au FDP à quoi ressemble la responsabilité en politique. La grande question est de savoir comment les Verts et le FDP (Libéraux) vont réagir sir le SPD se met à négocier avec la CDU ». La crise est donc loin d’être résolue, mais pour la Bild tout cela apporte « un peu d’air frais ». Le quotidien populaire prend la défense de Christian Lindner. « il a fait une chose que nous ne voyons plus depuis des années dans ce pays. Il a suivi ses convictions et ce qu’il a promis à ses électeurs avant les élections. […] Le pays doit à nouveau s’y habituer: la politique peut être autre chose que le louvoiement. Faire des compromis n’est pas toujours une signe de sagesse, mais au contraire de la paresse. Et maintenant ? Ce sera soit un gouvernement minoritaire CDU-FDP, l’alliance qui pèse le plus en voix, ou alors une nouvelle grande coalition. Ou, en dernier recours un nouveau vote. Est-ce si grave ? On peut appeler cela la démocratie. Un peu d’air frais. ».
En bref, les Blitzactus
Après que Siemens a annoncé des coupes franches dans ses effectifs en Allemagne, 3500 postes en moins, des salariés ont manifesté hier devant le Parlement, où ils ont été rejoints par Martin Schulz (SPD). Le dossier devient très politique, tous les partis montent au créneau pour condamner l’attitude de Siemens, qui réalise par ailleurs des bénéfices record. La plupart des suppressions d’emplois auront lieu dans les régions de l’est, où l’extrême-droite fait ses plus gros scores.
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Pour lutter contre l’exode rural, un village suisse du Valais offre 70.000 francs (60.000 €) à tous ceux qui voudraient bien s’installer sur place. Plusieurs conditions: il faut être âgé de moins de 45 ans, acheter une maison qui soit une résidence principale, et rester dans le village au moins dix ans, sinon il faut rembourser.
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Une mini-série télévisée allemande a été distinguée aux International Emmy Awards qui se sont tenus à New-York. Intitulée « Famille Brune » (« Familie Braun » en allemand), cette production de la chaine publique ZDF raconte l’histoire d’un néo-nazi qui réalise qu’il est le père d’une petite fille métis.
Une exposition rend hommage aux dealers d’un quartier de Berlin
Certains coins de l’arrondissement Kreuzberg-Freidrichshain à Berlin sont réputés pour être des hauts lieux du trafic de drogue. Que ce soit dans le parc de Görlitz ou autour de la station de métro Kottbusser Tor, les dealers oeuvrent sans être beaucoup dérangés, au grand dam des riverains qui se demandent ce que la police et les autorités locales font. Ils vont surement être surpris de voir que le musée du quartier propose depuis hier une exposition qui rend hommage aux trafiquants ! Intitulée « Autres patries, origines et routes d’émigration des vendeurs de drogue des parcs berlinois », elle propose une série de photos collées sur des silhouettes en carton censées représentées les dealers. Un élu de droite de Berlin crie au scandale dans la Bild: « les dealers ont leur place en prison, pas dans une exposition ! ». L’une des personnes présentes hier au vernissage objecte: « on peut se faire une idée soi-même en venant voir cette exposition, qui n’est pas du tout une glorification de la drogue ». Devant la porte du musée, un vigile était présent, plusieurs menaces anonymes ayant été adressées aux organisateurs ces derniers jours.
Bonne journée !
Toute l'équipe du bureau de Berlin.