L’attentat du 19 décembre à Berlin aurait pu être évité. C’est la conclusion d’un rapport d’enquête sur le travail de la police et de la justice berlinoise qui pointe des erreurs « grossières » dans le suivi et la surveillance d’Anis Amri, l’auteur de l’attaque au camion qui a fait 12 morts sur la Breitscheidplatz. L’auteur du rapport n’y va pas par quatre chemins : « tout ce qui pouvait être mal fait l’a été ». La police criminelle de la capitale allemande a été incapable de pister Amri de façon efficace. En effet, « toutes les observations se sont limitées aux jours fériés, même pendant les semaines où Anis Amri était placé en tête de liste des individus potentiellement dangereux. Le week-end et les jours fériés, il n’y avait aucune surveillance ». Dans un rapport préliminaire dévoilé en mai, on apprenait déjà que des policiers avaient falsifié un document qui aurait pu théoriquement conduire à l’arrestation d’Ami avant l’attentat.
Ce matin, la Bild parle « d’abus de confiance », l’éditorialiste se disant « stupéfait » de la façon dont la police surveillait Amri. « Du lundi au vendredi, quelle défaillance…. Nous devrions pouvoir être confiants dans le fait que les fonctionnaires sont en situation d’assurer la sécurité de la population, qui plus est quand les individus dangereux sont connus. Quand je lis le rapport d’enquête, je ne peux que me dire: la confiance des citoyens a été abusée ». Malgré ces révélations accablantes, aucune autorité policière ou politique n’a jusqu’ici été contrainte à la démission.
Le SPD bien parti pour reprendre des couleurs
Dans un sondage publié ce matin par la chaîne publique ZDF, le centre-gauche arrive en tête des intentions de vote des élections régionales anticipées qui auront lieu ce dimanche en Basse-Saxe. Les sociaux-démocrates sont crédités de 34,5% des voix, devant la CDU (33%), alors qu’ils étaient largement distancés avant l’été. Ce scrutin régional est important, trois semaines après les élections fédérales. Pour le SPD, qui, en cas de bon score, se trouvera conforté dans sa stratégie nationale de quitter la grande coalition et de retourner dans l’opposition. Pour Angela Merkel, qui sera mauvaise posture pour négocier la future coalition avec les Libéraux et les Verts si son parti, la CDU, réalise un mauvais score. D’ailleurs, le début des négociations a été fixé au 18 octobre, après ces élections en Basse-Saxe, preuve qu’elles vont conditionner beaucoup de choses.
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