IG Metall a présenté hier ses revendications pour les salariés de la métallurgie, et elles ont fait l’effet d’une bombe ! Le syndicat exige tout d’abord une hausse des salaires de 6% pour les 3 millions de salariés du secteur, une façon selon lui de redistribuer les fruits de la croissance, alors que l’activité ne s’est rarement aussi bien portée. Il propose ensuite une réduction drastique du temps de travail. Un salarié pourrait demander, sans se justifier, à voir son temps de travail réduit à 28 heures par semaine pour une période pouvant aller jusqu’à deux ans. Pour les bas salaires et les salariés avec des personnes à charge (enfants, séniors), des mesures devront être mises en place pour compenser la perte de revenus. Selon un responsable d’IG Metall, « la flexibilisation des horaires de travail ne doit pas être un fardeau porté unilatéralement par les employés, eux aussi doivent pouvoir en faire usage ». « Cela semble fou », analyse la Bild ce matin dans son éditorial, « mais cela fait sens », car, selon le journal, des salariés moins stressés, qui ont du temps pour concilier vie privée et vie professionnelle, cela profite aussi aux entreprises. Mais le quotidien fait une contreproposition: « si IG Metall veut plus de flexibilité vers le bas, il doit aussi en accepter plus vers le haut. Celui qui veut travailler plus pour gagner plus doit pouvoir le faire. C’est cela la vraie flexibilité ». Dès hier soir, le patronat a critiqué ces propositions syndicales, soulignant notamment que les salaires dans le secteur avaient déjà augmenté de 20% ces cinq dernières années. Sur ce point, comme sur celui du temps de travail, un représentant des patrons a prévenu: « si IG Metall suscite délibérément de fausses attentes, la voie du compromis va être rendue inutilement difficile ». Patrons et syndicats doivent entamer le 15 novembre prochain des négociations pour renouveler l’accord de branche qui arrive à expiration le 31 décembre.
Début de mutinerie anti-Merkel à la CDU ?
La Bild révèle ce matin qu’un sondage secret a été réalisé au sein de la CDU autour d’une question qui semble tarauder les détracteurs d’Angela Merkel: la CDU aurait-elle fait mieux aux dernières élections fédérales si la chancelière n’avait pas été candidate à un quatrième mandat ? Selon cette étude réalisé par l’institut Forsa, la CDU aurait perdu, sans Merkel, des voix parmi les électeurs qui ont voté CDU le 24 septembre dernier. Mais dans le même temps, elle en aurait gagné plus parmi ceux qui n’ont pas voté CDU, justement parce qu’ils ne voulaient plus de Merkel. Le résultat est donc sans appel: si la chancelière avait renoncé à briguer un quatrième mandat, son parti aurait pu obtenir un score nettement supérieur aux 32,9% obtenus. Soulignons toutefois que l’enquête n’a pas testé d’autres candidats potentiels qui auraient pu remplacer Angela Merkel. Reste une question, essentielle: qui a bien pu commander ce sondage secret, un affront manifeste à l’autorité de la chancelière et cheffe du parti ? Selon la Bild, l’ordre a été donné au plus haut niveau de la CDU, mais Angela Merkel elle-même n’en a jamais été informée…
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