C’est un pas très important qu’a fait la chancelière en direction de ses alliés bavarois de la CSU et de leur président Horst Seehofer. Elle qui ne voulait pas entendre d’un plafond de réfugiés a finalement accepté de fixer un objectif. « Nous voulons parvenir à ce que le nombre de personnes accueillies pour raisons humanitaires ne dépasse pas 200.000 par an », souligne le texte signé par les deux formations, CDU et CSU. Le fait qu’il ne s’agisse pas d’un plafond contraignant est un élément très important, comme le sont les moyens définis pour respecter cet objectif de 200.000: il ne s’agit pas de revenir sur le droit d’asile - une ligne rouge pour Merkel -, mais de jouer sur deux leviers: le regroupement familial des réfugiés déjà installés en Allemagne, et les quotas de répartitions de demandeurs d’asile fixés par l’Union Européenne. Le texte signé est un compromis à l’allemande qui permet aux deux partis de sauver la face et de se présenter comme gagnant. Cela permet surtout à Angela Merkel de relancer l’alliance CDU/CSU, mise à mal par la crise des réfugiés, et d’adresser un signal à l’aile conservatrice de son camp, et notamment à ces électeurs qui ont préféré voter pour les populistes aux dernières élections. Mais ce matin, la FAZ souligne que, malgré cet accord, « beaucoup a changé depuis que Merkel est au gouvernement. La CDU et la CSU n’ont cessé de s’éloigner l’une de l’autre. Malgré ce consensus trouvé sur la question des réfugiés, les deux partis frères vont se rendre compte qu’ils ne regardent plus dans la même direction sur un nombre importants de dossiers ».
Cet accord risque aussi de compliquer sérieusement les négocations en cours avec les deux autres partis qui pourraient rejoindre un gouvernement Merkel IV: les Libéraux et surtout les Verts. Ces derniers ne veulent pas entendre parler d’objectifs ou de plafond de réfugiés. Dès hier soir, un responsable du parti écologiste déclarait: « ceci est un accord entre la CDU et la CSU, on est très loin d’un accord de coalition ». Ce matin, une autre responsable tweetait: « le chiffre [de 200.000] est purement arbitraire, donc totalement idéologique. Pour nous, le droit d’asile doit s’appliquer ! ». Les négociations pour arriver à une coalition s’annonçait compliquées. Elles ne le sont pas moins depuis hier soir…
Scandale ! La série « Tatort » choque avec un épisode très, très chaud.
L’épisode d’hier soir de la série la plus regardée d’Allemagne a les honneurs de la une de la Bild ce matin, mais pas pour la qualité de l’intrigue. Le quotidien populaire s’offusque du scénario et surtout du lieu choisi pour cette nouvelle enquête: le milieu du cinéma porno. Scènes de masturbation, dialogues aussi fins et délicats que « vas-y, lèche lui la moule », le tout diffusé à 20h15. « Cet épisode n’était pas pour les enfants. Mais de nombreux adultes ont du être dégoutés depuis leur canapé », écrit la Bild. Pourquoi le programme était seulement « déconseillé aux moins de 12 ans ? ». Dans le journal, un responsable de la chaine productrice, la Bayerische Rundfunk, reconnaît que cela « risque de déclencher un débat au sein du conseil de surveillance audiovisuel »…
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