C’était le tout dernier débat télévisé avant le scrutin de dimanche, le dernier espoir pour les sept principaux partis allemands de convaincre les indécis, lors de cette émission diffusée sur les deux chaînes publiques. Mais il y avait deux grands absents sur le plateau: Angela Merkel et Martin Schulz. Les deux grands candidats étaient représentés respectivement par Ursula von der Leyen, la ministre de la Défense d’Angela Merkel et Manuela Schwesig, l’ex-ministre SPD de la famille. Si sur le fond il n’y a eu aucune surprise, la forme a surpris les journalistes et les téléspectateurs: les candidats ont profité du débat pour tenter de décrédibiliser Alexander Gauland et son parti l’AfD.
Von der Leyen, quant à elle, a préféré défendre le bilan de la chancelière sur le plan des retraites: “pour la première fois, nous avons un concept des retraites jusqu’en 2030”. La ministre CDU a également envoyer des piques à sa concurrente du SPD en insistant sur la nécessité de rénover les école publique, que ses enfants fréquentent, contrairement au fils de la sociale-démocrate qui est scolarisé dans une école privée. A deux jours du scrutin, ce débat va-t-il faire bouger les lignes ? Selon un tout dernier sondage, les tendances restent inchangées: la CDU devrait l’emporter avec plus de 36% des voix, loin devant le SPD, qui perd encore un point par rapport à la semaine précédente, à 21,5%. Le parti populiste AfD arriverait troisième avec 11% des voix.
Merkel et Schulz tentent de mobiliser les abstentionnistes
Selon un sondage publié dans le quotidien allemand Tagesspiegel, 63% des sondés se disent certains d’aller voter dimanche. Un chiffre assez faible qui ne rassure pas les grands partis. Ces derniers jours, Angela Merkel et Martin Schulz n’ont cessé d’appeler les électeurs à se rendre aux urnes. Dans une interview à la télévision publique ARD, la chancelière a dit aux Allemands “Allez voter!” et a insisté sur l’importance de faire barrage à l’AfD “votez pour des partis qui se sentent engagés à 100% pour notre Constitution.” Même discours du côté de son concurrent Martin Schulz: “Les gens, allez voter!”. Selon lui, seule la participation pourrait encore freiner la montée du parti d’extrême-droite. A deux jours du scrutin, les partis redoutent une percée de l’extrême-droite mais appréhendent également une abstention record. En 2013, lors des élections législatives, le taux de participation avait atteint 71,5%.
La presse aussi appelle à lutter contre l’abstention. « Allez voter dimanche ! », écrit ainsi Die Welt. « Parce que rien n’est fait. Oui, Merkel va gagner, mais tout est ouvert pour les options de coalition. Le SPD, les Verts et la CSU sont prêts à se déchirer. Et il y a une chance que la chancelière soit dimanche soir comme un enfant assis au milieu d’une chambre pleine de jouets cassés ». De son côté la Süddeutsche Zeitung fait le bilan de cette campagne: « la façon dont Martin Schulz a parcouru les débats et les meetings en se montrant infatigable, cela mérite le respect. Respect aussi pour la chancelière qui a résisté avec dignité à tous les abus, les insultes, les tomates lancées. Mais c’est la première fois que dans une campagne fédérale un parti d’extrême-droite attire autant l’attention. Cette campagne n’a pas été ennuyeuse, mais est passée à côté. Les partis démocratiques ont laissé à l’AfD beaucoup trop d’exposition. »
Polémique pendant la Fête de la bière: une fanfare du Tyrol joue un hymne nazi
Vraie faute de goût en Bavière! Tous les dimanches pendant la fête de la bière, de nombreuses fanfares défilent en tenue traditionnelle dans les rues de Munich. Mais une fanfare originaire du Tyrol s’est retrouvée au coeur d’une polémique après avoir joué un air très connu dans la région. L’air incriminé, le “Standschützenmarsch”, est une marche militaire. Il fut l’un des plus célèbres hymnes utilisés par le régime nazi pour célébrer ses "exploits”. Son compositeur a réalisé le morceau en 1972 pour rendre hommage à Adolf Hitler. Si déjà en 2013, la fédération des fanfares du Tyrol avait demandé aux orchestres de ne plus jouer cet air “par respect pour les victimes du régime nazi”, le président de l’orchestre incriminé ne regrette pas son choix. Selon lui, la demande de leur fédération n’est en aucun cas “une interdiction”. Il affirme aimer jouer ce morceau car “c’est une belle marche militaire et non pour le passé nazi de son compositeur.”