A douze jours du scrutin, la chancelière, candidate à sa réélection, enchaine les meetings et les interviews. Hier soir, elle ne répondait pas aux questions des journalistes mais aux électeurs. 150 citoyens allemands sélectionnés par l’émission “Wahlarena” pour poser une question à Angela Merkel. Les sujets étaient variés: retraite, immigration mais également prix du beurre. Question à laquelle, la chancelière pouvait répondre sans hésitation. Même après trois mandats à la chancellerie, Merkel continue de faire ses courses au supermarché.
Le sujet des retraites a également été évoqué: une jeune femme a demandé à la chancelière si elle allait devoir travailler jusqu'à 70 ans et si elle aurait droit un jour à la retraite. “Je n’ai pas l’intention de retarder l’âge de la retraite", a répondu Angela Merkel qui souhaite que son ministre des Finances respecte également sa décision. Wolfgang Schäuble se revendique depuis des années pour un départ à la retraite à 70 ans.
La question de l’immigration qui reste une des plus grandes préoccupations des Allemands a permis à Angela Merkel de clarifier ses positions. Contrairement à la CSU, aile conservatrice de la CDU, Merkel réaffirme qu’il n’y aura pas de limite supérieure (“Obergrenze”) concernant le nombre de réfugiés accueillis en Allemagne: “Ma position sur la limite supérieure est claire. Je n’en veux pas. C’est certain!”. Une séquence a particulièrement ému le public. La chancelière répondait à une question sur l’avortement. Une jeune femme de 18 ans, atteinte de Trisomie 21, a critiqué le fait que chaque année, en Allemagne, neuf bébés sur dix atteints de la maladie sont tués avant leur naissance: “je ne veux pas être “avortée” mais rester dans ce monde”. Elle attend du gouvernement un plus grand soutien des familles concernées.
L’Allemagne reprend les expulsions vers l’Afghanistan
Le Conseil fédéral des réfugiés a annoncé lundi que les expulsions vers l’Afghanistan reprenait dès aujourd'hui. Le premier avion partira ce soir de Düsseldorf avec au moins douze personnes originaires d’Afghanistan à son bord. Elles atterriront à Kaboul demain matin. Quatre d’entre elles vivaient dans un centre en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, six en Bavière.
Le ministère de l’immigration a refusé de préciser le déroulement officiel des expulsions et a simplement précisé que tout était organisé selon la loi allemande. Cependant, ces expulsions vers l’Afghanistan ne font pas l’unanimité au sein du gouvernement. Le ministre de l’immigration Joachim Stamp a exprimé ses réserves à la chaine de télévision WDR. Il considère la vie en Afghanistan encore trop dangereuse pour les réfugiés.
La polémique enfle aussi du côté des associations qui reprochent au gouvernement de ne prendre des décisions que par rapport aux élections. La CDU chercherait à récupérer des voix des conservateurs CSU et à convaincre les derniers électeurs hésitants entre la CDU et le parti populiste AfD qui a construit toute sa campagne sur sa volonté d’expulser les étrangers.
Un ancien officier de la Stasi souhaite entrer au Bundestag
Frank-Ronald Bischoff, 69 ans, est candidat direct à l’élection législative. Le candidat du parti populiste AfD qui se présente en Saxe-Anhalt est au coeur d’une nouvelle polémique. Electricien de profession, il a travaillé pendant une vingtaine d’année pour la STASI, la très redoutée police politique de l’ex-RDA. Selon les archives officielles de la République démocratique allemande, Bischoff était chargé d’enquêter et de surveiller les personnes suspectées de vouloir quitter la RDA pour l’ouest. Le candidat a reconnu avoir travaillé pour l’Etat communiste et a affirmé qu’il ne faisait qu’accomplir "avec fidélité et rigueur ses devoirs pour la DDR”.