Qui sont les candidats de la 7ème circonscription des Français établis hors de France ?

De l'Allemagne à la Roumanie, la 7ème circonscription des Français établis à l'étranger est convoitée par quinze candidats. Onze d'entre eux ont débattu hier soir à l'Institut français de Berlin. Au cœur des échanges l'Europe, l'écologie, l'éducation, l'administration, et une question: comment se positionnent-ils par rapport à la majorité présidentielle ?

Quel rôle peut jouer un député dans une circonscription aussi grande et aussi hétérogène que la 7e des Français de l'étranger ? Pour Frédéric Petit (La République en marche) « l’action qu’on doit faire dans cette circonscription est à l’image de ce qu’on doit faire en Europe ». Philippe Gustin, candidat LR, manie lui les concepts pour dessiner le travail de l'élu: « il doit être celui qui apporte du parangonnage ou du benchmarking », c’est-à-dire, montrer ce qui fonctionne ou qui ne fonctionne pas ailleurs pour les tester en France. Il doit aussi « être en permanence vigilant à ce que la main droite n’ignore pas ce que fait la main gauche », c’est-à-dire s’assurer que les mesures prises en France soient applicables aux Français résidents à l’étranger.

Des candidats aux parcours internationaux

La plupart des candidat(e)s ont un profil d'expatrié de longue date, avec pour certains une intégration dans la vie politique locale. La candidate Europe-Ecologie-les-Verts, Anna Deparnay-Grunenberg, a par exemple été conseillère municipale à Stuttgart et est maintenant présidente du groupe Les Verts à la mairie de Stuttgart. Benoît Mayrand, candidat UDI, vit à Bucarest et travaille depuis 25 ans dans le domaine des ressources humaines dans l’Europe centrale et orientale. Il a créé un cabinet de recrutement pour accompagner les entreprises qui ont voulu s’implanter dans cette zone. Tous ont ces parcours multinationaux, même au sein de leur famille : mariés et avec des enfants binationaux, ils disent connaître les difficultés rencontrées par les Français établis à l’étranger.

L’éducation, première des priorités

Difficile de faire vivre un débat à 11...  Chaque candidat a eu droit à trois minutes pour présenter les points phares de son programme. Deux thèmes reviennent souvent : l’éducation et la simplification administrative. Le plus important pour la plupart des candidats est de développer le réseau éducatif, et de permettre à chaque enfant français d’avoir un accès facile à l’enseignement de la langue et de la culture française. Jean-Yves Le Borgn’ (député PS sortant) voudrait par exemple « mieux mailler le territoire de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE) ». Ludovic Lemoues, du très récent parti FPR (Front des patriotes républicains), voudrait de son côté rendre gratuit tous les lycées français dans le monde, sans expliquer à l’auditoire comment la mesure pourrait être financée. D'autres, comme le candidat des Républicains, Philippe Gustin, le candidat Front National, Jean-Pierre Hottinger et le candidat La République en marche, Frédéric Petit, mettent l'accent sur les aides au financement de la scolarité, avec une meilleure visibilité des offres de bourses.

Simplifier la vie administrative des Français de l'étranger

Un thème fait presque l'unanimité parmi les candidats: la « simplification » des portails administratifs. Eux-mêmes concernés, les candidats connaissent les difficultés qu’ont les Français à s’installer hors de France, à y revenir ou à réaliser des procédures administratives dans un autre pays. Pierre-Yves Le Borgn’ a beaucoup insisté sur cette question en proposant d'ouvrir plus d’agences consulaires et de créer un guichet unique pour le retour en France afin de permettre une continuité de la protection sociale.

La dernière étape du débat a été consacrée à une question plus politique: comment se situera le candidat élu par rapport à la prochaine majorité présidentielle ? Les représentants des grands partis, EEVL, LR, PS, UDI, et bien sûr La République en marche, soutiendront la majorité présidentielle, même certains ont pris soin de préciser qu'ils entendaient « soutenir les idées d’un pays et non d’un parti ».

 

Par Sibylle Aoudjhane

 

Premier tour dimanche 4 juin, second tour le 18 juin.

Liste des candidats :

  1. Mme Maeva DURAND, suppléant M. Eric BOURGUIGNON (Parti communiste/Front de Gauche)
  2. M. Pierre ROMMEVAUX, suppléant M. Jorge GOMES-FERREIRA (Union Populaire Républicaine)
  3. Mme Mélanie LEGRAND, suppléant M. Vincent CRUBLET (MaVoix)
  4. M. Ludovic LEMOUES, suppléant M. Philippe LONCHAMPT (Front des Patriotes Républicains)
  5. Mme Delphine LYON, suppléant M. Sylvain FOURNIER (Pirate)
  6. M. Benoît MAYRAND, suppléant M. Henri ZELLER (Union des Démocrates et Indépendants)
  7. M. François-Jérôme LALLEMAND, suppléante Mme Katia BOURACHOT-FUCHEY (La France Insoumise)
  8. M. Pierre-Yves LE BORGN', suppléante Mme Pascale SEUX (Parti socialiste)
  9. M. Frédéric PETIT, suppléant M. Olivier FLECKINGER (La République en marche/Modem)
  10. Mme Laurence THIERRY, suppléant M. Antoine BONNET (Le mouvement – Demain en commun)
  11. M. Philippe GUSTIN, suppléante Mme Marine CHOLEY (Les Républicains)
  12. M. Bruno SCRIVE, suppléante Mme Céline SCRIVE (Parti Chrétien Démocrate)
  13. Mme Anna DEPARNAY-GRUNENBERG, suppléant M. Florian CHIRON (Europe Ecologie Les Verts)
  14. M. Jean-Pierre HOTTINGER, suppléante Mme Carole SCARZELLA (Front National)
  15. Mme Marie-Claire SEBASTIEN, suppléant M. Gilles PAULI (Les Centristes)