Le chiffre donne le tournis, et peut susciter l’envie des pays voisins. D’ici 2021, l’Etat allemand au sens large (Etat fédéral, communes, Länder), pourra compter sur des recettes supplémentaires de 54 milliards d’euros. Un trésor de guerre accumulé grâce au cercle vertueux dans lequel l’Allemagne est engagée: équilibre budgétaire, croissance soutenue, bonnes rentrées fiscales… Le Tagesspieel, un journal pourtant pas suspect de complaisance vis-à-vis du ministre des Finances, est extatique ce matin: « Wolfgang Schäuble a effectué un travail remarquable, quelque chose d’historique. […] Les générations futures pourront le remercier car le poids de la dette sera moins élevé. C’est un petit miracle. ». Certes, note le journal, le ministre a « eu de la chance », bénéficiant d’une conjonction éléments favorables: « la force de l’économie allemande, l’évolution favorable du marché de l’emploi, les taux historiquement bas, tout cela lui a rendu la tâche facile pour remettre les finances publiques en ordre ». Et après ? Que faire de ce magot ? Wolfgang Schäuble a promis que les baisses d’impôts allaient se poursuivre, mais que le respect de l’équilibre budgétaire restera une règle absolue. Pour le Tagesspiegel, il y a d’autres priorités. Le journal note que les « défis financiers restent énormes », avec la crise des réfugiés, l’état des routes, le retard pris par le pays sur les infrastructures numériques. C’est un problème de riche et à n’en pas douter, cette question de l’emploi des surplus fiscaux sera l’un des thèmes de la campagne pour les élections législatives de septembre prochain.
Scrutin régional test pour Merkel et Schulz
Les électeurs du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie sont appelés aux urnes ce dimanche pour renouveler leur Parlement régional, un scrutin capital pour les deux grands partis allemands, la CDU et le SPD. La région, la plus grande d’Allemagne, est actuellement dirigée par le SPD, mais les derniers sondages le donne derrière la CDU. Si cela se confirmait dans les urnes, ce serait un succès de prestige pour Angela Merkel, et un nouveau coup dur pour Martin Schulz, dont « l’effet » sur les intentions de vote du SPD n’aura guère duré plus d’un mois. Même si une nouvelle fois, c’est bien le contexte local qui va d’abord jouer dans le choix des électeurs. Le SPD, qui dirige la région en coalition avec les Verts, présente notamment un bilan très contesté en matière de sécurité, marqué par les agressions de Cologne la nuit du réveillon 2015 et les ratés dans le suivi du terroriste de Berlin, Anis Amri.
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