Les populistes allemands dans la tourmente, leur égérie jette l’éponge [revue de presse 20/04]

Frauke Petry ne sera pas la tête de liste de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) aux prochaines élections législatives du 24 septembre. Elle l’a annoncé hier dans un message vidéo de 12 minutes diffusé sur Facebook, quelques jours jours avant la convention du parti qui a lieu à Cologne ce week-end. Petry a affirmé que ce retrait ne signifiait pas son départ du parti (elle en est la vice-présidente), et qu’elle veut toujours être élue députée. Mais cela apparaît comme un échec pour elle. L’AfD est en effet miné par un conflit entre les « durs » et ceux qui sont pour une stratégie de « respectabilisation ».  Frauke Petry est de ceux-là, et elle a appelé une nouvelle fois sa formation a changé de direction politique si l’AfD veut être considérée comme un « parti de gouvernement ». Pour le rédacteur en chef de l’ARD, la première chaine publique, ce retrait est une « manœuvre tactique », une prise de distance temporaire, le temps que l’AfD règle ses problèmes de ligne politique et de leadership.

La « BOOMdesrepublik » allemande exaspère

Boomdesrepublik: c’est la formule trouvée par la Bild ce matin pour qualifier l’insolent succès économique de l’Allemagne et ses excédents commerciaux records. Des excédents dans la ligne de mire notamment de l’administration Trump. Mais pour la ministre allemande de l’Économie, ces critiques sont injustifiées: « nos entreprises produisent des machines de haute qualité que les gens à l’étranger veulent acheter. On n’a pas à s’excuser pour cela ». Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, n’a pas manqué de souligner que les entreprises allemandes faisaient partie des plus gros employeurs aux Etats-Unis… Pour la Süddeutsche Zeitung, « ça en devient presque tragique. L’euro était supposé rapprocher l’Allemagne de l’Europe, l’abandon du Mark étant vu comme un signe de loyauté envers le projet européen. Maintenant, nous réalisons qu’aucun pays n’a plus profité de l’euro que l’Allemagne. Le vieux débat sur l’Allemagne - « ce pays a-t-il trop de pouvoir en Europe ? » - est revenu par la fenêtre. »

 

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