Schulz va défier Merkel [revue de presse 25/01]

C’est un coup de théâtre qui dénote dans une vie politique allemande plutôt réputée pour sa monotonie… Alors que tout laissait penser que Sigmar Gabriel, actuel patron du SPD et vice-chancelier, allait être candidat à la chancellerie (la Bild le 10 janvier dernier l’affirmait à la une), c’est finalement Martin Schulz, ancien président du Parlement européen, qui va se lancer dans la bataille. Gabriel renonce, comme il renonce à la tête du SPD, qui reviendra à Schulz. Il va aussi quitter son poste de ministre de l’Economie, pour remplacer Frank-Walter Steinmeier aux Affaires Etrangères, après le départ de ce dernier pour la présidence de la République fédérale.
Gabriel a finalement jeté l’éponge, mais il est vrai que la tâche semblait impossible. Distancé dans les sondages face à la chancelière sortante, contesté dans ses propres rangs, le chef du SPD savait qu’il allait dans le mur. « Si je me présentais, j’allais échouer, et le parti avec moi », explique-t-il dans une interview au magazine Stern, avant d’ajouter, amer: « Le travail que j’ai fait n’a pas été suffisant ». La Bild croit savoir de son côté que sa décision est aussi liée à des raisons de santé, son diabète pouvant l’handicaper pour mener la campagne.
Pour le quotidien populaire, « Schulz fera mieux que ses prédécesseurs. Mais il ne peut échapper à une réalité: le SPD n’a aucune chance pour le moment de diriger une coalition. Mais au moins, la campagne va être intéressante avec la pugnacité de Schulz ». Le Tagesspiegel (plutôt classé à gauche) est plus sceptique: « Schulz aurait fait un meilleur ministre des Affaires Etrangères. Gabriel n’est pas vraiment réputé pour sa délicatesse quand il est question de diplomatie… mais cela ne va pas atténuer le soulagement dans les rangs du SPD après la nomination de Schulz ». Enfin, la Süddeutsche Zeitung, fait le constat, lapidaire, que « Gabriel n’avait aucune chance. Les intentions de vote pour le SPD n’ont cessé de baisser depuis qu’il en est à la tête. Il est respecté dans son parti mais pas vraiment apprécié. C’est pourquoi il devait s’en aller ».

 

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Publié par France TV Berlin / Catégories : Politique