Angela Merkel connaît (enfin) son adversaire ! [revue de presse 10/01]

Et ce n’est pas franchement une surprise… La Bild Zeitung a mis le conditionnel de côté et confirme ce qui semblait l’évidence: Sigmar Gabriel, vice-chancelier, ministre de l’Economie, sera le candidat du SPD (centre-gauche) au poste de chancelier lors des élections de l’automne prochain. L’annonce doit se faire le 29 janvier prochain, mais sa décision est déjà prise, fruit d’une longue réflexion et de nombreuses discussions, notamment avec Gerhard Schröder qui, à l’été dernier, lui conseillait: « tu dois montrer clairement que tu en as envie ! ». Et l’ancien chancelier d’ajouter, selon la Bild: « sinon je suis prêt à être à nouveau candidat ! ». On ne sait si c’est cette perspective qui a achevé de convaincre Gabriel mais pour la Bild, les raisons de son hésitation à se lancer dans la bataille sont nombreuses: les sondages, très mauvais, qui le placent loin derrière Merkel, son deuxième enfant né en février et la crainte que la campagne le tienne éloigné de sa famille… Finalement son choix ressemblait à quitte ou double, analyse la Bild: « s’il renonçait à la candidature, cela lui aurait coûté la tête du parti. Et la conserver est pour lui une question d’honneur ».

Un bracelet électronique pour les « fichés S » ?

C’est la proposition choc qui sera au centre de la réunion cet après-midi à Berlin entre le ministre de l’Intérieur et le ministre de la Justice. Le premier est à droite (CDU), le second au centre-gauche (CDU, mais tous les deux semblent d’accord sur cette mesure: obliger les personnes fichées comme dangereuses par les services de renseignement à porter un bracelet électronique afin de suivre à la trace leurs déplacements. Et ce, même si la personne n’a encore jamais été condamnée. Dans un pays très attaché au respect des libertés publiques, une telle proposition peut surprendre. Mais l’émotion suscitée par l’attentat de Berlin du 19 décembre, et les ratés très nombreux dans la surveillance du terroriste Anis Amri semblent avoir changé beaucoup de choses… La mise en œuvre d’une telle mesure passera par la rédaction d’une loi, qui devra notamment définir le degré de dangerosité qui déclenchera le port obligatoire du bracelet. Se renseigner sur la fabrication de bombes devrait par exemple être un élément suffisant.

Pour être suisse, il faut aimer les cloches !

C’est la deuxième fois que Nancy Holten, une ressortissante néerlandaise, se voit refuser l’obtention de la nationalité suisse par les habitants de son village, Gipf-Oberfrick dans le canton d’Aarau. Elle vit en Suisse depuis l’âge de huit ans, a des enfants qui ont déjà la nationalité suisse. Mais elle est aussi une militante des droits des animaux qui s’est opposée au port des cloches pour les vaches, au prétexte que cela nuit à la santé des animaux. Même opposition au son des cloches de l’église du village… Voilà pourquoi les habitants ont dit non à sa demande de naturalisation. En Suisse, les membres de la communauté locale ont leur mot à dire après une premier feu vert du canton et de la municipalité. « C’est une grande gueule », a expliqué sans détour la responsable locale du parti populiste suisse. « Il est hors de question de lui offrir la nationalité suisse comme un cadeau alors qu’elle nous dérange et ne respecte pas nos traditions »…

 

Bonne journée !

 

Toute l'équipe du bureau de Berlin.