Après l’attentat du marché de Noël de Berlin, et alors que le niveau de la menace terroriste reste toujours élevée dans le pays, les Allemands font preuve d’une étonnante sérénité. Dans le dernier sondage « Deutschland Trend » de la première chaine publique, ils sont 73% à se sentir « plutôt en sécurité », contre 26% d’un avis contraire. Dans le détail des préférences politiques, il n’y a que les sympathisants du parti populiste AfD à se sentir majoritairement en insécurité (66%), les plus confiants étant les électeurs de Die Linke (96%), la gauche radicale, et des Verts (92%). Interrogés sur la réponse à apporter à la menace terroriste, 79% des sondés se disent favorables à une extension de la vidéosurveillance. Ils sont 88% à faire confiance aux services de police. En revanche les ratés dans la surveillance d’Anis Amri, le terroriste de Berlin, ont laissé des traces: seuls 36% font confiance aux services de renseignements…
Réfugiés, sécurité, quels enjeux pour les élections à venir ?
Le sondage de l’ARD permet aussi de voir quelles sont les préoccupations des électeurs dans la perspective des élections générales de l’automne prochain. Et c’est le dossier des réfugiés et de l’immigration qui arrivent en tête : 40% des sondés pensent que le gouvernement doit d’abord s’occuper de ces thèmes en 2017. Loin devant la sécurité intérieure (11%, mais en forte hausse de 9 points) ou la justice sociale (7%). Mais il ressort surtout de cette enquête une forte inquiétude sur la façon dont la campagne risque de se dérouler: 86% des sondés craignent que les « opinions jouent un rôle plus important que les faits », 67% pensent que « la campagne va être très agressive ».
La montée du populisme n’y est pas pour rien. Du reste, l’AfD enregistre une forte hausse des intentions de votes, à 15% (+ 2 points). Mais la CDU est elle aussi en hausse de 2 points, à 37%. C’est surtout le SPD qui souffre et va bientôt passer en-dessous des 20% d’intentions de vote. En terme de popularité, Angela Merkel perd un point, à 56%, et se fait coiffer par son ministre de l’Intérieur, Thomas de Maizière, qui grimpe de 7 points, à 57% de satisfaits. Visiblement, ce n’est pas lui qui est tenu pour responsable des failles dans la surveillance d’Anis Amri.
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