Émoi et intense débat en Allemagne après un meurtre commis par un réfugié [revue de presse 06/12]

Beaucoup d’émoi et un débat intense en Allemagne après le viol et le meurtre d’une étudiante à Freiburg, un crime qui aurait été perpétré par un réfugié afghan de 17 ans. « Aussi horribles que soient ces crimes, ils existaient déjà avant que le premier syrien ou afghan n’arrive chez nous », a dit hier le vice-chancelier Sigmar Gabriel, craignant une récupération de l’extrême-droite. Il faut dire que l’AfD et un syndicat de policiers sont très vite montés très vite au créneau, dénonçant les conséquences d’une immigration « massive ». Pour Angela Merkel, « s’il s’avère qu’il s’agit d'un réfugié afghan, alors c'est absolument condamnable, comme tout autre meurtrier, mais cela ne doit toutefois pas conduire au rejet de tout un groupe".
La polémique a aussi atteint la première chaîne publique qui a décidé de ne pas couvrir ce fait divers. L’ARD a considéré en effet qu’il s’agissait d’une information « régionale » et que l’origine du suspect n’était pas un élément pertinent. Excès de précaution ? Pour le patron de l’association des journalistes allemands, « l’ARD doit être capable de couvrir un fait-divers impliquant un réfugié sans être le jouet des xénophobes ». Mêmes critiques dans beaucoup de journaux ce matin: « peut-être la rédaction de l’ARD a fait une erreur de bonne foi, mais il serait mieux qu’elle s’excuse », dit la Süddeutsche Zeitung, alors que la FAZ voit dans cette décision « une dérive dangereuse ». « Cela voudrait dire que les médias allemands disent qu’ils ne sont pas intéressés par une histoire qui intéresse pourtant le public ».

Italie, Brexit, Autriche: l’Allemagne doit laisser l’Europe prendre un nouveau départ

La presse allemande regarde bien sûr avec attention les suites de la victoire du « non » au référendum italien, et les conséquences qui cela va avoir sur l’Europe. Certes « de sombres nuages planent désormais sur la troisième économie européenne » (FAZ), certes « Angela Merkel a perdu un partenaire » (Bild), mais le mandat de Renzi a aussi « montré que l’Italie est capable d’engager des réformes » (Süddeutsche Zeitung).
Pour la TAZ, « l’Europe a besoin d’un nouveau départ, Merkel doit accepter cela et faire en sorte que cela arrive. Cela aurait déjà du arriver après le Brexit, cela doit se passer après ce qui s’est passé en Italie et en Autriche ». Le Tagesspiegel, autre journal de gauche, ne dit pas autre chose: « l’Allemagne doit réaliser qu’elle ne peut pas façonner l’Union Européenne comme elle l’entend. Il faut arrêter d’essayer ».

 

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