Plus d’un million de clients de Deutsche Telekom ont été affectés hier par une panne d’ampleur du réseau internet de l’opérateur. Et l’origine de l’incident ne fait guère de doute: « nous travaillons sur l’hypothèse que nous avons été victimes d’une cyber-attaque », a déclaré hier un porte-parole de l’entreprise. Les hackers avaient visiblement d’autres cibles, car selon l’Office fédéral de sécurité des technologies de l’information, des tentatives d’infiltration sur les réseaux du gouvernement ont aussi été décelées. « Cette attaque montre combien les infrastructures des télécommunications sont vulnérables », souligne ce matin la Süddeutsche Zeitung. Pour Die Welt, « c’est un tir de semonce adressé à l’Allemagne. La probabilité que cela soit plus grave à l’avenir est énorme. La prochaine fois, des centrales énergétiques pourraient être touchées. Des voitures autonomes pourraient être précipitées contre des murs ». Pour la Bild, « il faut tirer les leçons de cette attaque contre Deutsche Telekom. […] L’Allemagne est le cœur industriel de l’Europe, elle doit prendre les devants. Elle doit être en avance sur la sécurité numérique, se protéger elle-même et ses partenaires contre les manipulations, les vols de données, les cyber-attaques ».
Les inégalités prospèrent toujours autant
Chômage bas, croissance soutenue, l’Allemagne prospère mais tout le monde n’en profite pas, loin de là. L’étude publiée hier par la Fondation Friedrich Elbert montre combien l’Allemagne est devenue un pays inégalitaire depuis le début des années 2000. Le coefficient de Gini (un instrument de mesure des inégalités) est ainsi passé de 24,9 en 2000 à 28,7 en 2015, soit une hausse de plus de 15%. Sachant qu’un coefficient de 0 représente l’égalité la plus parfaite et un coefficient de 100 une inégalité absolue entre habitants. Pour les auteurs de l’étude, cette augmentation des inégalités pénalise grandement l’économie: si le coefficient de Gini était resté à son niveau de 1991, le PIB allemand aurait été supérieur de 40 milliards d’euros en 2015.
Bundestag 2017: déjà un effet Merkel ?
Elle a visiblement bien choisi son moment. La déclaration de candidature d’Angela Merkel a déjà un effet concret dans les intentions de vote pour les prochaines élections générales de 2017. Selon le sondage publié aujourd’hui dans la Bild, son parti, la CDU, recueillerait 32,5% des voix, en hausse de 1 point depuis une semaine et de 2,5 points depuis la déclaration de candidature il y a 15 jours. Les populistes de l’AfD accusent de leur côté une baisse de 1,5 point, à 13,5% des intentions de vote.
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