C’est ce basculement que retient le Spiegel Online après la victoire de François Fillon à la primaire de la droite et du centre. « Un candidat qui affaiblit le Front national, donne une chance aux candidats du centre, et que la gauche voit comme l’adversaire idéal ». Pour la Bild, « les Français sont désormais face à des alternatives politiques claires. Avec Fillon, ils ont un candidat qui promet de profondes réformes économiques. Pour les socialistes, cela leur permet d’apparaître comme le parti capable de moderniser, pas de détruire, l’Etat-Providence. La stratégie à long terme de Fillon peut aider à remettre une économie défaillante sur pied, mais ses effets à court terme seront brutaux, en particulier pour ceux qui cherchent leur salut dans le vote extrémiste, les perdants des bouleversements actuels, en d’autres termes les électeurs de Le Pen ». La candidature de Fillon est donc à double-tranchant, selon certains journaux allemands. Et si, comme le soulignait la FAZ il y a quelques jours, « la France ne peut supporter à nouveau de perdre cinq années comme cela a été le cas avec la présidence Hollande », la Süddeutsche Zeitung expliquait de son côté que François Fillon est un « mauvais candidat « . « La France a besoin de réformes, mais pas d’un président qui divise une société qui l’est déjà suffisamment. »
Autriche: la dernière ligne droite
Malgré 350 jours de campagne derrière eux, les deux candidats à la présidentielle autrichienne ont montré hier, lors de l’avant-dernier débat télévisé, qu’ils n’avaient rien perdu de leur combativité. Le populiste Norbert Hofer et l’écologiste Alexander Van Der Bellen se sont d’abord affrontés sur l’Europe. « Le FPÖ joue avec la sortie de l’Autriche de l’UE depuis 20 ans », a attaqué le candidat soutenu par les Verts, reprochant à Hofer des déclarations très ambiguës sur le futur de l’adhésion. Ce à quoi Hofer a répondu: « il n’y aura pas de sortie de l’Autriche, j’ai maintes fois répété que je voulais un développement positif de l’Union », avant de préciser qu’il proposerait un référendum de sortie si la Turquie adhère à l’Union ou si Bruxelles centralise plus de pouvoirs. Autre point de friction entre les deux candidats, l’élection de Donald Trump, Hofer reprochant à son concurrent ses déclarations très dures sur le nouveau président américain: « ce n’est jamais très intelligent de décrire un président comme un agitateur », a souligné le candidat d’extrême-droite. Dernier point d’importance dans cette élection qui n’en finit pas: Norbert Hofer a dit qu’il ne contesterait pas le résultat du scrutin de dimanche.
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